Ne nous le cachons pas : partir à la rencontre du toro au campo, pousser la porte des corrals pour l'approcher au plus près, ou l'observer sur des photographies (surtout, et souvent via un écran), constituent trois pratiques d'un même plaisir « chro-no-pha-gis-sime ». On préférerait passer davantage de temps à les admirer au campo, mais le plaisir deviendrait plutôt coûteux. Contentons-nous donc des photos des amis, en attendant la prochaine sortie...
Nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer ici quelques évolutions morphologiques manifestes dans certains élevages. Prenons Miura, par exemple, qui présente de plus en plus fréquemment des toros « pleins », aux formes rondes, au détriment d'animaux qui compensaient leur apparente maigreur par une taille et une longueur de dos hors norme. Et c'est l'aficionado qui se met à spéculer sur un éventuel, un probable, un évident croisement avec du...
Quand José Escolar Gil décida d'injecter du sang Buendía (1986) dans son élevage cousin de ceux des frères Martín Andrés, les aficionados guettèrent la croissance des petits issus de l'alchimie Albaserrada/Buendía pour en avoir le cœur net : par ici des têtes élargies, plus fortes, donnant du même coup l'impression d'avoir rétrécies ; par là des cornes moins veletas et des corps qui s'épaississent, des profils moins droits et des cárdenos qui s'éclaircissent...
Parfois, la consultation d'un tableau généalogique révèle une origine depuis longtemps absorbée, quand elle n'a pas été volontairement éliminée (voire ajoutée par erreur), ou bien une à laquelle on ne pensait plus et qui vous saute aux yeux au détour d'une photographie. Pour l'élevage de Francisco Javier Araúz de Robles, la littérature taurine mentionne, au milieu d'une multitude de sangs divers et variés, la présence d'une lointaine et énigmatique origine Saltillo...
Image Novillo d'Araúz de Robles dans les corrals de Madrid le week-end dernier © Juan 'Manon' Pelegrín