- ¡Hola Tomás! Tiens, tu barbouilles maintenant ?
- ¡Que vista Paco! Si tu pouvais être aussi mordant pour poser les banderilles…
- Ça va, ne te fâche pas ! Je m’intéresse, c’est tout… Tu peins depuis longtemps ?
- Oh non ! Avant c’était impensable… Pas une seconde… Jamais tranquille… Un quite par-ci, une esquive par-là, courir, sauter, sprinter, relever un cheval, éviter la cornada, revenir au quite, sauter encore, courir toujours… J’étais décathlonien dans la cuadrilla d’un rustaud, un tâcheron de la muleta. Un sauvage qui abattait les miuras d’un coup de poing. Toujours au combat devant des monstres… ENNNNOORMMES… C’était plus une vie, j’étais à bout de souffle…
- ¡Basta! Arrête, tu me fais peur.
- Justement, c’est ce que j’ai fait. J’ai quitté Hercule pour Apollon. Le changement est RA-DI-CAL ! Le Maestro est un immense torero. La presse salue sa maestria et encense « le créateur de l’éphémère, sensible et délicat qui ébauche des faenas épurées, tout en nuances et subtilité ». C’est vrai ! Le Maestro, c’est la pureté même. Immaculé, pas une tache. Quel artiste ! Tu comprends ? Pris dans cette ambiance… Un jour, bras croisés au burladero, je me penche pour mieux voir, mes yeux tombent sur les cornes… Soudain, la révélation… Je me suis mis à peindre.