12 août 2009

Parentis (I)... Comme un malaise


En début d’après-midi, j’ai pris la route sous la pluie. Sans grande envie. Arrivé à Parentis sous un ciel gris mais sec j’ai traîné mes baskets dans une ville quasi déserte. Aux abords tristounets des arènes Portalier, une connaissance j’ai salué. Puis deux, trois... Révolu le temps d’une certaine solitude.

La course se passe...

À la sortie, c’est la soupe à la grimace, l'occasion pour chacun de mettre le doigt là où ça gratte... Voici donc un aperçu de ce qui est sorti de ma bouche ; de ce qui m’est parvenu aux oreilles entre 20h30 et 21 heures ; de ce qui m’est venu à l’esprit, en voiture, sur le chemin du retour.

De mémoire...

« La mise à mort de la mise à mort... Que va-t-il nous rester ?... Z’avaient pas le cuajo de leurs grands frères... Un festival de bajonazos... Pour la majorité du public, pourvu que ça rentre et qu’ils tombent vite... Ce soir, pas sûr qu'organisateurs et ganadero soient particulièrement satisfaits... Pour ceux que ça intéresse, z’ont tous gardé leur gueule fermée... Guzmán le garçon boucher et De Castro l’homme invisible... Bientôt dans votre village, « The Naranjo Show »... Aucun n’a toréé, tous furent débordés... Mais par quoi au juste ?... Parentis n’est pas loin de la plage... On « drogue » bien les chevaux... Une et une seule pique, et ce quel que soit l'état du toro, tauromachiquement parlant cela ne rime définitivement à rien... Jeter une bouteille : un vilain geste... Dénoncer (sic) celui qui l’a jetée : un plus vilain encore... Z'étaient mous et manquaient de présence... Purée ! quand tu compares avec les deux années précédentes... Le 1°, zancudo, emprunté du train arrière et castaño, avait une drôle de dégaine... Ces rasos n’avaient pas été préparés pour le combat... Tous les banderilleros ont été raccompagnés aux planches... après nous avoir offert un feu d'artifice de capotazos... On a galéré pour lire les numéros... « Et le prix à la meilleure estocade ?!? »... Y’en avait au moins 5 sur 6 d’aféités1... Et dire que les oreilles ne demandaient qu’à se promener — pauvre Marcel... Algo vareados mais homogènes de lignes, exception faite du quatrième « enveloppé »... Les picadors n’avaient pas assez de place pour manœuvrer2... On a vu des piques plus mal placées... Encore une plaza « qui tombe »3... Tu as vu avec quelle autorité il a cloué ses banderilles... Quand le poder fait défaut, à dire vrai plus grand-chose ne va... Ah ! ce quatrième... Guzmán fut pi-to-yable — « bouhhh !!! »... Les cornus n’ont pas perdu une miette de ce qui se passait dans le rond... C’était mauvais3... Ça doit faire mal au front un étrier... Après le tampon de Félix, une fin ubuesque... On a vu des novillos de troisième tiers... Heureusement qu’il y en a encore quelques-uns pour gueuler sinon la tarde aurait pu être triomphaliste... Quel milieu de m... !... L’afeitado, pour les toreros, c’est psychologique... La première oreille incombe au public... Je suis parti tel un voleur... J'ai mal à la gorge... Qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire à ma femme ?... »

Ce dimanche 9 août au soir, on avait tous une vérité à clamer... Ce dimanche 9 août au soir, il y avait comme un malaise...

1 Délicat quand même de l’affirmer avec certitude depuis son tendido... Dans le cas qui nous concerne (camada avec de très nombreux cornicortos, gachos et astigordos, voire plus — cf. la galerie 2009 à la rubrique "Campos" du site), comme dans d’autres, une analyse serait (évidemment) la bienvenue... Ceci dit, si certains novillos étaient escobillados à leur sortie, aucun ne m'a semblé présenter des cornes « en pinceau » en cours de lidia. Ce qui là non plus ne prouve rien, je vous l’accorde bien volontiers.
2 À quoi cela sert de fustiger un picador qui franchit la ligne quand le novillo est à vingt mètres ? Vous donnez votre langue au chat ? À encourager le novillero à le placer à trois mètres du castoreño ! « Ante la raya » mon c... !
3 Il fallait que la déception soit grande...

À l’attention d’éventuels impatients... Campos y Ruedos n’est pas un « organe de presse » tout à fait comme les autres. Nous ne sommes pas journalistes, nous. Personnellement, je passe une grosse partie de mes vacances à m’écorcher les mains en brossant des poutres (!) et à bouffer de la poussière en ponçant des murs... Si quelqu’un était venu me filer un coup de main, je peux vous assurer que cette prose aurait vu le jour plus tôt.

Image En attendant les photos de la cuvée 2009 — Yannick ! c’est pour aujourd’hui ou pour demain la galerie ? —, un magnifique raso de celle de 2008 © Camposyruedos