Solysombra,
C'était un jeudi ! Jeudi 7 février 1991. Il faisait très froid, paraît-il. Au cartel de la portative de Valdemorillo ce jour-là : Mariano Jiménez, Erick Cortés et Niño de Leganes face à du bétail de El Álamo "trop" fortement présenté d'après la revue Aplausos. Mariano Jiménez coupa deux oreilles à son second, les deux autres écoutèrent le silence... Il devait faire trop froid pour applaudir. Pourtant, à l'heure de rentrer au bercail réchauffer la carne endolorie, sortit en septième position un becerro de Carmen Legoria (origine Torrestrella) combattu par un jeune inconnu, le futur ex-futur immense José Tomás Román.
Et c'est ainsi que la revue de Valence relate l'épisode, bien loin des mots savoureux de Don Joaquín, faut-il le souligner...
"Incidencias: Después de la novillada, digamos en septimo lugar por orden de lidia, actuó el becerrista José Tomás Román, con un eral muy bueno de la ganadera Carmen Legoria, procedencia Torrestrella. Toreó mucho y bien el joven Román pero, a la hora de matar, perdió los nervios, las fuerzas y, por supuesto, las orejas que tenía ganadas por su buen hacer toreo."
Plus tard, sous les arbres des cours de récréation, sur les terrains de foot, ailleurs aussi, le petit pull de laine en muleta de circonstance, les enfants se racontaient au creux de l'oreille qu'il existait un torero au visage figé par l'hiver qui déposait son corps dans le terrain de feu des toros de combat. L'homme a besoin de mythe...
Revue Aplausos, n° 698, 11 février 1991.