C’est bien connu, les aficionados a los toros combinent souvent les plaisirs de l’arène, ceux de la table, de la dive bouteille, sans parler de tous les autres à commencer par le cigarre.
Il faut dire que les points communs entre ces diverses aficions sont légion.
J’éprouve la même émotion lorsque je pousse la porte d’un ganadero ou celle d’un vigneron. Il est souvent difficile d’être reçu dans les domaines qui ont les faveurs de l’aficion tout comme il n’est pas toujours évident de pénétrer dans les cercados des ganaderos goutés par les amateurs du genre. Dans les deux cas nous sommes dans le monde rural, les pieds dans la terre ou dans la boue confrontés à des univers soumis aux caprices et aux lois de la nature et aux méfaits d’une modernité galopante qui parfois les aide mais souvent les oblige a prendre des chemins sans issus, en particulier pour les ganaderos. Il y a des toros commerciaux et des vins commerciaux. Il y a des vins d’œnologues et des vins de vignerons ; des toros de ganaderos romantiques et des toros de ganaduros. L’immense avantage de l’amateur de vin c’est que personne n’est en mesure de lui imposer de boire ce qu’il ne veut pas. Il reste libre d’aller ou bon lui semble et ou il peut.
En matière taurine la main mise de ce qu’Alfonso Navalón appelait la tauromafia est telle que rares sont les élevages qui résistent et se refusent … à mettre de l’eau dans leur vin.
Une grande faena est un plaisir éphémère contrôlé par une pendule qui au mieux ou ou pire dure dix minutes… un grand repas ou une émotion gastromique intense quoique simple sont de la même manière aussi éphères. Dans les deux cas ces plaisirs, physiques sur le moment, devriendront des souvenirs purement cérébraux que l’aficionado ou le gastronome garderont dans un coin de leurs mémoires.
Bref les passerelles sont nombreuses entres ces diverses aficions. Nous les mélangerons et les mêlerons donc ici sans le moindre scrupule.
Pour commencer un petit apparçu du plus beau vignoble du monde qui donne naissance à ces grands vins que sont les vins de Porto. C’est au moins aussi émouvant qu’une visite chez Barcial ou Victorino Martin.
Hélas !! La France, pays de la gastronomie, a beau être, quantitativement, le plus grand importateur de Porto elle se contente du bas, très bas de gamme. Ce sont les anglais et les américains qui se partagent quasi exclusivement la yema, la crème des grands vintage. Allez y comprendre quelque chose.