15 avril 2011

Reseñas (imaginaires)


Demain samedi 16 avril aura lieu la traditionnelle corrida concours de Saragosse — la seule digne de ce nom de toute la temporada espagnole...
Demain, donc, concourront par ordre d'ancienneté 6 toros des élevages de Concha y Sierra (Vázquez), Herederos de D. Felipe Bartolomé Sanz (Buendía), D. Juan Luis Fraile y Martín (Graciliano), Adolfo Martín Andrés (Albaserrada), Dña. Adelaida Rodríguez García (Lisardo Sánchez) — seul élevage de la tarde à appartenir à l'AGL (Asociación de ganaderías de lidia) et non à l'UCTL — et La Reina (Domecq) — sans ancienneté.
Il fut un temps où les ganaderos étaient (estimés ?) conviés à dire quelques mots sur leurs toros. Les temps changent et nous en sommes réduits à imaginer...

'Solo' de Concha y Sierra (guarismo 7) :
« Il est salinero, mais ma femme me soutient qu'il est sardo. L'autre jour, elle est rentrée dans le cercado pour me montrer les taches noires ! J'ai eu beau crier : “Reviens, je les vois ! Reviens !”, rien n'y fit. Si le mayoral n'avait pas été là, elle y passait. Le soir, à la soupe, quand elle m'a dit que 'Solo' ne lui plaisait pas parce qu'il ressemblait trop à un Domecq, je peux vous assurer que je n'ai pas bronché. »

'Gargantillo' des Herederos de D. Felipe Bartolomé Sanz (guarismo 6) :
« C'est un miraculé que je soupçonne fortement d'avoir trucidé quelques-uns de ses frangins ! Le seul cinqueño qu'il me restait, mais voyez comme les choses sont bien faites, de toute ma vie de ganadero, je n'en ai jamais eu un d'aussi beau dans mon campo. Bon, pour être tout à fait franc, et parce que la perfection n'est pas de ce monde, je lui trouve la queue un peu courte... »

'Sortijero' de D. Juan Luis Fraile y Martín (guarismo 6) :
« Cet hiver, en rentrant dans le bureau de mon père, je me suis souvenu que, de tous les toros encadrés qui ont fait sa fierté, celui qu'il préférait avait le poil frisé sur le front et le morrillo. Il ressemblait beaucoup à ce 'Sortijero' algo acapachado et bizco. Costaud, très ramassé, il va me faire le plaisir de perdre quelques kilos d'ici le 16 avril. Croyez-moi, il sera alors redoutable. »

'Aviador' d'Adolfo Martín Andrés (guarismo 6) :
« Une personne de mon entourage m'a récemment dit qu'il avait les cojones aussi petites que ses cornes sont grandes. Et elle a rajouté : “'Aviador', ce ne sont pas des cornes qu'il a mais des ailes !” Moi, j'ai pensé tout bas qu'il était long comme un train... J'aime aussi son aspect rustique, et son côté ermite au campo. Depuis cette photo, il s'est affûté ; il sortira avec le “cul serré”. »

'Garboso' de Dña. Adelaida Rodríguez García (guarismo 7) :
« Que voulez-vous savoir ? Que voulez-vous que j'vous dise ? Ils sont arrivés sans prévenir ; ils étaient pressés, moi aussi ! J'ai envoyé mon mayoral faire des photos des toros, mais il est revenu tout penaud en m'expliquant que la batterie l'avait lâché. Il a juste eu le temps de prendre 'Garboso', qui ne leur a pas déplu. Je crois qu'ils s'en foutaient. Moi aussi ! Ah ! ah ! ah ! »

'Jaranero' de La Reina (guarismo 6) :
« Je tiens tout d'abord à rappeler que les fundas me permettent de ne plus être inquiété pour afeitado... Hum... L'autre jour, je discutais avec un vaquero qui m'avouait avoir un faible pour les toros dans lesquels on retrouvait les lignes veragueñas, et cette encornure vers le haut. “Et pourquoi donc ?”, lui ai-je demandé. Vous auriez dû voir avec quel air méchant il a répondu : “Parce qu'ils prennent des piques.” »

Image 'Aviador' : une « estampe » Albaserrada d'Adolfo Martín Andrés photographiée par © Costillares pour http://torear.blogspot.com/.