14 décembre 2009

UVTF, AG 2009...


... par Mario Tisné, mais sans photo... Il a oublié... Pour le coup, je vous propose une photographie prise pendant que les congressistes évoquaient les cornes des miuras. Ça se trouve en Camargue, un toro invendu en 2009, pas comme les miuras, mais en pointe, lui, pas comme les miuras... Allez, je laisse la plume à notre ami Mario...

Tentative de compte rendu AG congrès UVTF à Mont-de-Marsan, le 13 décembre 2009.

Madame DARRIEUSSECQ, sérieuse et distinguée, maire de Mont-de-Marsan, plante élégamment le décor à 10h07 par une introduction consensuelle et synthétique qui contient : anti-taurins, union, patrimoine, identité, valeurs de base et spectacle accessible à tous.
La parole revient aussitôt à la ville d’Arles, présidente de l’UVTF, pour un rapport moral comme on les aime, en particulier quand le texte est dit, sans emphase, par Jean-Marie EGIDIO. Et tout aficionado bien né se souviendra que le rapport financier présente un solde positif de 18 348,45 euros pour l’année en cours.
La voix de l’UVTF désignant le meilleur lidiador 2009 ira à... Sébastien CASTELLA ! C’est le fameux prix Mary Poppelins. Les candidats cités furent EL FUNDI et Enrique PONCE.

À 10H35, la parole est à un jeune gars de Vieux-Boucau, président de l’OCT : problèmes internes de la SPA, mais aussi OBAMA/PETA et le problème catalan où quelques politiques se serviraient de la corrida pour se séparer de l’Espagne, mais aussi le projet-pare-feu-UNESCO et le méchant mais pas nouveau souci de la disparition des encastes, sans parler de la réglementation sanitaire... La carte verte...
Le thème UNESCO est repris par François ZUMBIELH, enthousiaste, argumenté et convaincant.
L’idée : « inscrire la corrida au patrimoine immatériel de l’humanité ». L’OCT proposerait de rédiger la fiche d’inscription à l’inventaire qui serait alors proposée au Ministère de la Culture... Donc début d’un long processus qui bétonnerait pour longtemps les positions de la corrida. (Je rappelle accessoirement que le Traité d’Amsterdam garantit « l'épanouissement des cultures des états membres dans le respect de leur diversité régionale », mais abondance de biens ne nuit pas.)
Puis est avancée l’idée que l’élevage participe au maintien des écosystèmes et au développement durable. (Soyons prudents quand même avec ces affirmations pseudo scientifiques... La ruminante pète.)
Revenant sur l’UNESCO, un délégué arlésien en profita pour rappeler que cette démarche devait embrasser l’ensemble des tauromachies et ne pas se limiter à la... corrida. Évident.
À 10h48, un représentant de Parentis (40) propose d’installer aux entrées des villes taurines un panneau de signalisation qui indiquerait, voire revendiquerait, cette appartenance aux cultures taurines. (Et ça permet en plus de cibler quelques fusils de chasse.)
À ce moment de la matinée, il y eut mouvement accompagné d’une escarmouche sur mon flanc droit, suivie d’une charge du 4ème régiment de chevau–légers d’Orthez. Le Béarnais eut le souci de rappeler que l’engouement taurin se trouvait parfois inégalement partagé et que le prosélytisme présentait des inconvénients aux frontières des régions taurines. (Floirac en son temps fit les mêmes remarques et ça ne posait pas problème.)
Enfin, le représentant de la ville d’Arles demanda à l’assistance de soutenir l’élevage de Sánchez-Fabrés par des messages adressables avant le 2 décembre via le site de... CAMPOS Y RUEDOS !!!
Donc ne tardez pas davantage.

Il est 11h10, déjà, quand M. COMPAN re-présente le projet INRA et les relations métabolisme/alimentation chez le toro de lidia. Il est aussi question d’un projet scientifique américain qui est formidable mais que c’est les étudiants qui vont se taper le boulot parce que c’est pas cher à Clermont-Ferrand, et je me suis embrouillé dans mon calepin de notes.
L’heure est grave, 11h28, expertises de cornes, le président des frenchs doctors taurins au sujet des 2 miuras (40 et 66) analysés pour Arles. Je cite Gérard BOURDEAU et ce qui suivit avec scrupule :
- Premier toro : « Arreglé, manipulé frauduleusement à Arles, on peut dire que ce toro était afeité. » ;
- Deuxième toro : « Huit à dix centimètres avaient volé en éclat, ses cornes étaient despitonnées. »
- « Le 40 et le 66, pertes anormales de substances... Il y a trop longtemps que cette ganadería est douteuse... Ça pose des problèmes vis-à-vis des autres élevages. »
Réponse du représentant de la ville de Arles : « Suite aux analyses, nous (bureau de l’UVTF) avons pris une sanction ; la prochaine fois, 4 toros seront analysés au lieu de 2. » (Et là, moi je dis bravo, et s’il comprend pas, le coup d’après faudra en saisir et analyser 6... puis huit... etc., jusqu’à ce que mort s’ensuive.)
Intervention du représentant de Fréjus qui saute dans la flaque en dénonçant une décision non démocratique, qui « fera rire FOURNIER et CASAS ». S’ensuit une sorte d’espèce de débat que le président des vétos enrichira considérablement par un « Miura aurait un problème de fragilité de cornes » (et là... Olé !). Fort heureusement pour le corps prestigieux des vétérinaires, M. COMPAN estima opportun d’affirmer que ces analyses n’auraient plus de raison d’être si elles n’étaient pas suivies de sanctions.
Le président de la commission taurine montoise tranchera dans le vif en concluant que Miura ne serait pas sanctionné, car une paire seulement était négative. Et si comme moi vous êtes positifs, retenez que 87 % des toros analysés en France en 2009 furent déclarés négatifs.

Le clocher de la Madeleine indique presque midi et on nous informe que la veille, en séance confidentielle, la FSTF a dénoncé « le triomphalisme ambiant, les tercios de piques et l’augmentation du prix des places », ET que les Paul Ricard ont vigoureusement pointé le « vieillissement du public », MAIS que les chirurgiens taurins sont enchantés des dispositions et aménagements concernant leur activité dans bien des arènes.
Midi. On assiste aux premières émeutes de la faim dans la salle car cela fait bien deux heures que personne n’a rien pris, quand le Président de la Commission taurine montoise nous fait part d’une réflexion menée en commission de réflexion (!) à Arles à propos d’un projet de piques françaises et même d’un projet de premier tiers français qu’entérinerait l’UVTF. Cette expérimentation sera longue et menée par Alain BONIJOL. Elle serait réalisée d’abord lors de spectacles non réglementés de type festival (Béziers ?). « Ce sera long et ce devra être consensuel, il faut appliquer le règlement » devait affirmer François GUILLAUME en conclusion.
« Just’une info » : la prochaine AG de l’UVTF se tiendra à Moquère... ou Mouquère... Boquère peut-être ? Il reste quelques chambres en demi-pension au 04 66 xx xx xx chez Mme et M. GINER.

Beau temps, deux tiers de salle. Il y eut du meilleur et du pire.
Mario Tisné