Les personnes qui font quelque chose de glorieux n’ont pas forcément conscience de cela, car il s’agit, pour eux, de quelque chose de naturel, alors que, pour nous, cela touche au sublime. Tel est le cas de Luis Francisco Esplá (50 ans, matador de toros), qui, avec tous ses défauts, est probablement le dernier représentant d’une saga de toreros qui, à la force du poignet, pas à pas, se sont gagnés le qualificatif de « Maestro » que leur attribue une partie de l’Afición.
Dans une conférence de presse donnée dans un hôtel d’Alicante, après avoir été libéré par le corps médical cérétan, entre son apoderado et son fils Alexandre, le maestro Esplá nous a offert ces quelques perles tirées de divers médias.
Nous vous les proposons tout d’abord en VO puis en français (pardon pour la traduction).
* "En ningún momento temí por mi vida"
* "Esto forma parte del toreo, los toros cogen y eso forma parte del presupuesto. Pero no hay que hacer un drama de esto, el toreo tiene estas cosas"
* "No soy como esos toreros que cuando tienen una cogida salpican de sangre toda España"
* "Se ha dicho que la culpa fue del viento, pero no, la culpa fue mía. Lo del viento fue lo de menos. Me equivoqué al dejarle crudo. El toro me había avisado ya y alargué la faena hasta que me echó mano"
* "Esta ha sido la cornada más grave que he sufrido. Me ha dejado la cara como el doctor Jekyll y Mister Hyde"
* "Hijo, esto es lo que te espera"
* "Reapareceré el día 18 de agosto en Estepona junto a Juan José Padilla y David Galán y habré perdido sólo la corrida que tenía que haber toreado en Roquetas de Mar"
* "En cuanto Alejandro enderece la proa, será el primer signo de que yo ya busco puerto. *Tengo la intención de darle la alternativa, pero como no soy Nostradamus, no sé cuándo será"
Traduction approximative
* A aucun moment je n’ai craint pour ma vie.
* Cela fait partie du toreo, les toros attrapent et cela fait partie du contrat. Il ne faut pas en faire un drame. Cela fait partie du toreo.
* Je ne suis pas comme ces toreros qui lorsqu’ils sont pris éclaboussent de sang toute l’Espagne.
* Il s’est dit que c’était la faute du vent, mais non, ça a été ma propre faute. Le vent a été une cause mineure. Je me suis trompé en ne le faisant pas assez piquer (« le laissant cru »). Le toro m’avait déjà averti et j’ai allongé la faena jusqu’à ce qu’il me prenne.
* C’est la cornada la plus grave que j’ai reçue. Elle m’a laissé le visage comme celui de Docteur Jekyll & Mister Hyde.
* Mon fils, voilà ce qui t’attend.
* Je réapparaîtrai le 18 août à Estepona aux côtés de Juan José Padilla y David Galán et j’aurai seulement perdu la corrida prévue à Roquetas del Mar.
* Pour ce qui est d’Alexandre, lorsqu’il aura trouvé sa voie (prendre la proue) ce sera le premier signe pour que je me cherche un port. J’ai l’intention de lui donner l’alternative mais, comme je ne suis pas Nostradamus, je ne sais pas quand cela se fera.
Logiquement, on peut supposer que l’alternative d’Alejandro Esplá se fera à Alicante. Cependant, il serait impressionnant de les voir ensemble, père et fils, faire le paseo, en juillet de l’année prochaine à Céret, soit pour une corrida de toros, ou pour une mixte, avec le bétail sérieux que l’ADAC a l’habitude d’exiger. Et pourquoi pas en septembre prochain le jour de la Saint-Ferréol, patron du village catalan, pour une corrida extraordinaire ?
D’après Bastonito
A Camposyruedos, nous applaudissons des deux mains et commençons à rêver ! Voilà bien le seul endroit du monde taurin où une mixte aurait notre assentiment. Et pourquoi pas un mano a mano ?