La bouteille de fino "Tío pepe" est consommée. La cerne lourde, la mèche en cabale et le teint grisonnant, Arturo Cobaleda González se remplit de fumée comme un boulimique de mets chocolatés. Il parle sans cesse, n’écoutant que de loin nos questions, l’œil au plafond, dans le passé.
Barcial est partout autour de nous, aux quatre points cardinaux de ce salon où plus personne ne semble vivre aujourd’hui, à part les souvenirs, lointains et récents. Au milieu, nous observe le portrait jauni de l’abuelo, Arturo Sánchez Cobaleda qui fonda un "empire" en 1928 en rachetant 250 têtes de bétail brave à Francisco Villar, celui-là même qui en 1914 avait acquis, avec son frère Vitorio, l’élevage créé, voire élaboré, par José Vega en 1910 quand ce dernier croisa un lot de 40 vaches du duc de Veragua avec un semental de Santa Coloma. Les "patas blancas" étaient nées.
Longtemps sélectionnés « humainement », ce que ne manquait pas de critiquer l’autre Tío Pepe, le critique taurin celui-là, les barciales firent les beaux jours de Las Ventas et de quelques figuras goûtant la "dulzura y la suavidad" ( in Las Claves del toro, Joaquín López del Ramo, colección La Tauromaquia, Espasa Calpe, 2002) des cobaledas dans les années 1950 et 1960.
A partir de 1972, Arturo Cobaleda González entreprit une sélection plus agressive de ses pupilles, arrivant à créer un toro bas, imposant et très armé.
Et Vic tomba « en amour » ! 'Cidrón', lidié en Ténarèse en 2001, trône de sa tête superbe sur ce salon trop froid. 'Cornicorto' (1993) s’affiche sur de vielles photographies, les autres font des murs de l’escalier une mosaïque déconstruite de blanc et de noir et de cornes immenses. Il y a un bout de Gers sur ces terres charras.
Cette année, Vic renoue, une nouvelle fois serait-on tenté de dire, avec ces Barcial qui firent souvent la joie des amoureux du 1er tiers, les samedi matin et les nuits fraîches d’août. Point de novillada mais une cuatreña pour ce retour attendu même s’il convient d’être prudent au regard des dernières sorties de ces patas blancas.
Espérons, rêvons un peu que tout fonctionne bien, fin mai 2007.
Pour le reste, le lot est beau, déjà bien fait et en pointe (comme on dit) comme vous pourrez l’observer très vite dans la galerie consacrée aux Barcial de Vic sur le site.
Patience à vous, lectrices et lecteurs, et rendez-vous très vite dans la rubrique CAMPOS de Camposyruedos.
21 février 2007
"Montrer pattes blanches"... Les Barcial de Vic sur Camposyruedos...
Libellés :
Barcial,
Campo Charro,
Laurent Larrieu,
Vic-Fezensac 2007