Lorsque les taurinos professionnels se mettent en tête de défendre la Fiesta il y a de quoi trembler. Comment ça le toro ne souffre pas ? Si cette théorie était vraie elle viendrait en finir avec l’idée, la théorie comme quoi le toro brave se grandit sous le châtiment.
Alors pourquoi un toro charge-t-il ? Et bien uniquement car il se trouve contrarié de se trouver dans un endroit clos dont il ne peut pas sortir.
Plus le toro montre des signes de douleurs (aux banderilles, lorsqu’il tente de s’enlever la pique d’un coup de tête...) plus il refuse le combat (se réfugiant aux tablas, reculant vers les chiqueros) plus nous le considérons comme manso.
Il semble qu’aujourd’hui pour défendre la Fiesta il faille en finir avec les fondements de la lidia, avec l’idée d’adapter chaque lidia aux conditions de chaque toro.
Il semble que, suivant les nouveaux courants de pensées basés sur les pseudos études d’un vétérinaire, un toro ne soit plus bravo ni manso. Le toro charge donc car il n’a rien de mieux à faire au moment où il est en piste.
Ne soyons pas hypocrites, le toro souffre. Et alors ? Et le bravo supporte plus la douleur que le manso. Cela est connu depuis très longtemps.
D’après Bastonito
Il me semble utile de compléter le billet d’humeur de Bastonito en apportant quelques précisions. Tout d’abord, je me suis renseigné sur le sérieux des vétérinaires qui ont réalisé cette étude. Il semble avéré.
Ensuite, les vétérinaires avec qui j’ai pu en discuter sont d’accord pour avancer que la question de la souffrance du toro ne doit pas être présentée de manière aussi simpliste que de savoir si le toro souffre ou pas, point à la ligne. Circulez y'a rien à voir.
L’un d’eux par exemple m’a indiqué qu’au moment où un toro s’éteint (rajarse), va vers les planches, n’en peut plus, c’est qu’il est physiquement exténué, qu’il a produit une grande quantité d’acide lactique et que cette fatigue doit lui occasionner des crampes... douloureuses. Les choses ne sont pas aussi simples que ce que veulent bien présenter les taurins. En outre, avancer que le toro ne souffre pas, c’est ouvrir un peu plus encore la porte à tous les abus des taurins professionnels.
Le toro ne souffre pas ? Alors pourquoi se priver de l’aféiter ?
Pourquoi alors ne pas aller un peu plus encore vers le toro artiste, idiot, faible et innocent que veulent les taurinos. Puisqu’il ne souffre pas ! Qu’importe alors qu’il soit brave ou manso, fort ou faible.
Comment justifier alors que la Fiesta ne soit défendable que sur la base d’un toro intègre, non manipulé, puissant, sauvage, puisque de toute façon il ne souffre pas.
Cette nouvelle manière de défendre la Fiesta, si tant est qu’elle en soit une, me paraît à la limite de la perversion.