Gris béton jusqu’au bout de l’ouest. Le Campo Charro ressemble à une de ces cubiertas modernes qui éclôt depuis des années aux quatre coins de l’Espagne. Valdemorillo en témoignait en cette fin de semaine lluviosa.
Loin de tout, évadés sous les encinas centenaires de Garcirrey, fendant l’ocre patchwork que domine Robliza de Cojos, furetant le long d’un mur de sisyphe tourmenté par le cul des toros à Horcajo Medianero, notre perte voulue ne fut mise à mal que par ce ciel si bas qui nous cherchait partout, que nous fuyions sans cesse.
Il en eut fallu bien plus pourtant pour nous décourager et nous faire plier. En ce week-end d’hiver, à peu près 66% du comité de rédaction de Camposyruedos et 100% de celui de Terre de toros étaient réunis pour une aventure qui nous éloignait de nos modernes et coutumières préoccupations. Point de connexion internet à 20 lieues à la ronde (au moins), juste un réveil pour penser à ne pas petit déjeuner. Le temps était compté.
Amis lecteurs, nous avons pris des risques au-delà du raisonnable, rampant même (oui rampant) derrière un frêle muret de pierres râpeuses pour saisir la furibonde colère outragée d'un negro du terrorifique élevage de... Mercedes Pérez-Tabernero. Les Dacquois savent de quoi je cause...
Vous comprendrez donc notre silence pendant ces quelques jours qui furent pour nous une épreuve physique et morale, certes, mais surtout une épreuve sublime que nous tenions à vous faire partager ici. Le désespoir de la survie et du souffle dernier a ouvert notre route. Un désespoir lumineux comme les yeux bleus ciel andalou d’Antonio, un désespoir nostalgique, quasi historique chez Juan, vieux sage caressant de gentillesse. Il a plu beaucoup sur Salamanque et sa région ce week-end là, un lavage purificateur avant les éblouissantes couleurs de la primavera. Eaux des espoirs peut-être, espoir de voir sortir certains de ces toros condamnés à la potence de l’uniformité et de l’empire Domecq. L’espoir...
Gentils lecteurs, nous vous ferons partager cet espoir et ces morceaux de désespoir qui ont fendu par moments ce ciel lourd venu de l’ouest.
Ainsi, dans les semaines qui viennent, vous découvrirez ici même certaines de nos impressions de voyages. Un scoop en avant première : nous avons enfin retrouver Tintin ! Oui, après ses périples lointains, ses fuites incessantes, ses tentatives désespérées de se fondre dans le décor du cartel de Séville, nous l’avons déniché bien peinard à l’entrée de la calle Mayor de Salamanca. Oui, nous l’avons retrouvé le coquin et nous vous en reparlerons très prochainement.
Et puis, et puis... cerise sur le gâteau, ce que vous attendez tous évidemment... les galeries sur le site. Le grand retour des galeries de toros sur le site. Au programme... chut. Que du "light", c’est la mode, le light. Pour vous mettre l'oeil sur la corne, et vous faire un petit peu cogiter (ça ne fait pas de mal parfois), nous lançons donc dès aujourd’hui un quizz auquel nous vous invitons à répondre dans les commentaires (ouverts depuis un certain temps). Nous annoncerons le gagnant de ce jeu-concours totalement gratuit et désintéressé (oui, ça existe encore) dans un message sur le blog (postez donc avec un pseudo au moins et non pas en anonyme).
1ère galerie : Pepe Luis Vázquez, Antonio Bienvenida et Julio Aparicio sortirent en triomphe devant cet élevage en 1959 à Las Ventas.
2ème galerie : Manolete coupa deux oreilles et la queue en 1944, à Cieza, à 'Colegial', un toro de cet élevage.
3ème galerie : les noms de 'Fogonero(a)' et 'Buenastardes' sont célèbres dans cet élevage et encaste.
4ème galerie : ici les toros sortent noirs mais l’encaste est plus connu par ses cárdenos.
1ère galerie : Pepe Luis Vázquez, Antonio Bienvenida et Julio Aparicio sortirent en triomphe devant cet élevage en 1959 à Las Ventas.
2ème galerie : Manolete coupa deux oreilles et la queue en 1944, à Cieza, à 'Colegial', un toro de cet élevage.
3ème galerie : les noms de 'Fogonero(a)' et 'Buenastardes' sont célèbres dans cet élevage et encaste.
4ème galerie : ici les toros sortent noirs mais l’encaste est plus connu par ses cárdenos.
Sachez seulement que les galeries présenteront des lots de toros sortant dans des plazas françaises bien connues des amoureux de toros de combat… (ça va vous aider ça).
Bon jeu et à très bientôt sur le site.
Pour achever, car il convient d’achever, je m’adresserai ici à notre webmaster gastronome, j’ai nommé Solysombra. Cher Solysombra, c’est bien gentil de nous envoyer au combat dans l’humide Campo Charro pendant que toi tu te la coules douce au soleil du Sud-Est mais il va falloir « raquer » maintenant. Ça coûte cher un tel périple. Comme le montre la photographie, nous avons été réduits à consommer du jamón dans son plus simple appareil en buvant du tinto de la casa par souci d’économies. Des petits déjeuners ? Que nenni ! De grand Ribera de Duero ? Que dalle ! Obligés d’être pingres pour se payer le carburant pour aller dans les ganaderías. Personnellement, je trouve cela injuste et Y.O. est d’accord avec moi. Autant te dire que les 100% de Terre de toros se sont bien moqués de nous. De ce fait, nous te ferons parvenir sous peu nos frais divers et variés (tu verras nous n’avons pas profité de la situation), en espérant que tu daignes y jeter un coup d’œil… Sinon, pour la prochaine fois, peut-être serons-nous obligés de lancer un appel à l’Afición compréhensive sous forme de pétition voire de gigantesque tombola... Tout est envisageable...