Victor Hugo trouvait que ce coin de Pays basque ressemblait à la Suisse : la taille des maisons, les collines, les géraniums...
À Azpeitia, aux arènes, porte principale, on trouve un "minibar" tout mimi à gauche pour les moments de détente... et, à droite, un minimusée taquilla où chacun se promène et bavarde paisiblement.
Azpeitia, samedi, corrida d’Adolfo Martín, avec beaucoup de cornes, bien du gris, pas mal de faiblesse et de sosería, peu de caractère ; on eût dit des Victorino des mauvais jours. Six puyazos et un refilón... mais... on ne s’est pas ennuyé. Trois toreros allaient nous sauver ; Eduardo Gallo le moins affûté, Iván Fandiño le plus pur et David Mora le plus élégant semblaient donner le meilleur d’eux-mêmes avec beaucoup de sincérité et des moyens différents. C’était une bonne soirée de toros, il faisait chaud mais pas trop, et la Banda Municipal donnait de la catégorie à la plaza. Les gens sont là sans artifice et les gamins piaillent au-dessus du toril. Bref, c’est gai sans tomber dans le bordel.
On pouvait croiser la p’tite mère De la Cal, trois Nîmois célèbres, un Lyonnais hirsute et sa distinguée fiancée, deux Cérétans, des Dacquois, un Hautbois, un Pierrot, des Beaucairois, des Saint-Paulois, des Paul Ricard, une journaliste d’El País, des éleveurs gersois et landais, et trois anciens présidents de l’ANDA, j’en oublie... Bref, que des marginaux, des agressifs, des incendiaires venus là comploter de sombres desseins. Ils auraient pu se retrouver à Bayonne, Hagetmau, Garlin, etc. Ce petit monde se connaît depuis parfois trente ans — baratineurs s’abstenir...
Mario Tisné
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