
Au campo, à "Partido de Resina", le toro de Pablo Romero est cárdeno avec ces reflets parfois presque dorés qui transpirent, bas, chato et a deux espèces de moignons géants et blanchâtres des deux côtés de la tête. Il est comme plâtré le Pablo Romero. Car ici, à "Partido de Resina", on use et on abuse de la funda. Même les novillos en portent. Et comme ça les gonfle cette résine, ils la font sauter en grattant le sol — il n’y a pas d’arbres à "Partido de Resina". Et comme ils la font sauter, à quatre ans, on leur en remet quelques couches avec la délicatesse, la finesse et le doigté que l’on serait en droit d’attendre d’une horde d’adolescents un soir de fin de bac. A quatre ans, le Pablo Romero il est comme plâtré, convalescent d’une maladie qu’il a au fond de lui et qui le pousse à aller régulièrement fracasser la gueule de ses frères ou cousins. Il est malade d’être un taureau de combat alors on le soigne à grands coups de résine pour lui passer l’envie d’être malade et de latter les autres.
Il n’y a pas d’arbres à "Partido de Resina". Il n’y a pas d’herbe non plus, à tout le moins pour les cuatreños et les cinqueños. Il n’y a plus que de lointaines énormes taches blanchâtres qui reflètent la lumière surexposée de la fin du jour dans un hospice de faux malades. Et pourtant, ils sont beaux...
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Photographie Un novillo de Partido de Resina avec une seule funda © Laurent Larrieu/Camposyruedos.com