05 novembre 2008

Yes, we can !


Une chose est certaine, il n’y a pas que les toros dans la vie. D’ailleurs, aujourd’hui, nous n’allons pas parler toros. Trop de toro, pas assez d’humain, le voilà le danger. Ne pas s’obséder, ne pas faire de fixation trop importante sur le toro, la voilà la clef. Quelques élites, à force d’observation, l’ont bien compris, avant tout le monde. Et ils ont pris les devants, tel des visionnaires, élus de Dieu, d’Allah et du prophète. Et par-delà l’incompréhension de quelques crasses ignares obsédés par le toro, ils se sont élevés et nous ont montré la lumière. Hélas, il me faut bien reconnaître que, par ici, quelques crasses ignares doivent avoir, un peu, de la merde dans les yeux. Mais, dieu merci, l’histoire parfois s’accélère et nous éclaire, nous ramène a des réalités bien plus riches, nous montre enfin le chemin. Inutile de vous dire que ces derniers jours la rédaction de Camposyruedos était en haleine permanente, partagée entre l’espoir et la crainte ; l’espoir d’un lendemain meilleur, différent, et la crainte que tout s’arrête. C’est vrai, ceci peut être very exciting comme me l’a écrit mon cousin d'Amérique. Mais cela peut être également terriblement angoissant. La simple idée de passer à côté de quelque chose d’essentiel, l’angoisse de se dire que notre avenir ne tient finalement à rien, un simple fil ténu, invisible, un fil totalement virtuel ; cette simple idée impose le respect, et le silence.
Alors, nous avons retenu notre souffle, nous avons gardé le silence, comme pour conjurer le sort, forcer le destin. Et maintenant que la page s’est tournée, qu’un jour nouveau s‘est levé, oui, je peux vous le dire, nous avons prié, nous avons prié pour que le technicien de France Télécom trouve enfin le temps d’aller réparer la ligne ADSL de notre plus fidèle et plus productif « posteur » de commentaires : Bruno !
Oui, nous avons pris conscience que notre avenir à tous, dépendant de la plus ou moins bonne volonté du technicien local de France Télécom. Et ceci, vous pouvez le tourner comme vous voulez, ceci est totalement effrayant…
Mais, dieu merci, God bless Camposyruedos, God bless Bruno, ce jour est venu. Le jour est finalement venu ou un matin, un technicien local d’une agence France Télécom s’est réveillé et s’est levé et s’est écrié : Yes I can ! Oui, je peux, oui je peux aller chez Bruno réparer sa ligne ADSL… Alors il s’est levé et a marché pour réparer la ligne de Bruno. Et ceci, presque au même moment où à 7 heures d’avion de là, Barack Obama se faisait élire Président des Etats-Unis d’Amérique.
Un signe du destin énorme, phénoménal. Bruno rebondissant dans la blogosphère en même temps que Barack Obama prenait le pouvoir aux States. Je vous le disais bien l’autre jour que le rebond blogosphérique existe. En voici une autre preuve.
Hélas, à Camposyruedos nous ne sommes que de crasses ignares. Alors, dès que l’occasion se présente, nous mettons de côté l’humain pour nous préoccuper de ce qui nous obsède : le toro. Et ce matin, ce toro m’est revenu en pleine figure, comme un boomrang, par le biais de France Info. Au moment même où Bruno rebondissait dans la blogosphère, au moment même où Barack Obama se faisait élire, à Kogelo, un petit village kenyan d’où est originaire le nouveau Président des States, la foule en liesse, pour fêter la victoire de son héros et dans le plus pur respect de ses traditions locales ininterrompues décidait de sacrifier un toro. L’histoire ne dit pas s’ils l’ont sacrifié avec une pique andalouse, une mexicaine, ou une kenyane. Mais il est vraiment rassurant de se dire que ces gens-là, dans les grandes, les très grandes occasions, ne pratiquent pas l’indulto populiste et à la petite semaine. ¡Vaya afición la de Kogelo! Yes we can !