Après la première lecture de ce monument du journalisme d’investigation, d’impertinence éditoriale, de journalisme d’opinion, j’ai longuement hésité quant à la manière de vous le présenter. Comment faire ? Le résumer ? Le condenser pour mieux le magnifier même, tout en sachant pertinemment la chose impossible ? Et puis je suis revenu à la raison, humblement, choisissant, évitant le piège de l’interventionisme. Il faut parfois savoir rester à sa place. Je vous livre donc ce joyaux tel quel, brut, pour que vous aussi, vous puissiez jouir de la puissance de ce papier.
Immédiatement ça débute très fort puisque la chronique s’intitule : « Sur le gril ». On se dit que ça va saigner… et le titre, violet, gros : « Les cornes des taureaux ne sont pas trafiquées ». Un dernier détail avant de vous livrer ce chef d’œuvre du journalisme : il est signé par Frédéric Delon et a été publié dans La Gazette de Nîmes, numéro 449 du 10 au 16 janvier 2008.
La ville de Nîmes a fait analyser les cornes des taureaux tués lors de la dernière féria des Vendanges. Il ressort de ces analyses que chacune des cornes des deux taureaux de la ganadería de Juan Pedro Domecq qui ont été combattus le dimanche matin ont été l’objet d’une « manipulation artificielle ». Ces cornes ont-elles été trafiquées, raccourcies ?
Immédiatement ça débute très fort puisque la chronique s’intitule : « Sur le gril ». On se dit que ça va saigner… et le titre, violet, gros : « Les cornes des taureaux ne sont pas trafiquées ». Un dernier détail avant de vous livrer ce chef d’œuvre du journalisme : il est signé par Frédéric Delon et a été publié dans La Gazette de Nîmes, numéro 449 du 10 au 16 janvier 2008.
La ville de Nîmes a fait analyser les cornes des taureaux tués lors de la dernière féria des Vendanges. Il ressort de ces analyses que chacune des cornes des deux taureaux de la ganadería de Juan Pedro Domecq qui ont été combattus le dimanche matin ont été l’objet d’une « manipulation artificielle ». Ces cornes ont-elles été trafiquées, raccourcies ?
Je n’étais pas au courant des résultats de cette analyse. Ce que je peux dire, c’est que ce genre de constat est courant et cela ne veut pas dire que les cornes ont été manipulées frauduleusement. Le règlement taurin autorise les éleveurs à réappointer les cornes d’un taureau qui ont été abîmées accidentellement. C’est chose fréquente au campo (les prés) durant les quatre ans de vie d’un taureau. Je suis moi-même éleveur et je connais bien le problème.
Durant le transport, les cornes peuvent aussi être abîmées, on a d’ailleurs une assurance quand la corne est éclatée. S’il y a juste un petit éclat, on réappointe en toute transparence sous contrôle de la commission taurine. S’il fallait se passer de tous les taureaux qui ont eu une corne un peu touchée, ce serait impossible.
Selon vous, il ne s’agit pas d’un cas de fraude. On dit pourtant que certains toreros vedettes font pression pour avoir des taureaux un peu moins dangereux ?
Un élevage aussi prestigieux que celui de Juan Pedro Domecq n’a jamais cédé à ce style de pression. Si un éleveur s’est toujours opposé à ça, c’est bien lui. Il n’a pas besoin de manipuler ses taureaux pour que les vedettes les acceptent, bien au contraire, tout le monde veut combattre de tels adversaires. Et puis il faut savoir qu’une corne retouchée est plus pointue et donc plus dangereuse qu’une corne naturelle qui est plus arrondie.
Pouvez-vous affirmer qu’il n’y a pas de triche en ce qui concerne les cornes des taureaux ?
En tout cas pas avec des élevages aussi prestigieux et pas dans des arènes comme Nîmes. Ici, on ne triche pas. Les cornes de taureaux ne sont pas trafiquées. L’afeitado a été un véritable problème dans les années 1960. Depuis la fin des années 1970 c’est un épiphénomène qui ne touche que de petites arènes et des élevages de bas étage. D’ailleurs, il n’y a pas de cas de fraude avérée ces dernières années, même si des analyses, comme celle des Domecq, ont montré une manipulation de la corne. Des taureaux de grands élevages, des gardiens du temple comme Miura, Victorino Martín, Palha, qui ne s’amuseraient jamais à tricher, ont eu les cornes réappointées.
Durant le transport, les cornes peuvent aussi être abîmées, on a d’ailleurs une assurance quand la corne est éclatée. S’il y a juste un petit éclat, on réappointe en toute transparence sous contrôle de la commission taurine. S’il fallait se passer de tous les taureaux qui ont eu une corne un peu touchée, ce serait impossible.
Selon vous, il ne s’agit pas d’un cas de fraude. On dit pourtant que certains toreros vedettes font pression pour avoir des taureaux un peu moins dangereux ?
Un élevage aussi prestigieux que celui de Juan Pedro Domecq n’a jamais cédé à ce style de pression. Si un éleveur s’est toujours opposé à ça, c’est bien lui. Il n’a pas besoin de manipuler ses taureaux pour que les vedettes les acceptent, bien au contraire, tout le monde veut combattre de tels adversaires. Et puis il faut savoir qu’une corne retouchée est plus pointue et donc plus dangereuse qu’une corne naturelle qui est plus arrondie.
Pouvez-vous affirmer qu’il n’y a pas de triche en ce qui concerne les cornes des taureaux ?
En tout cas pas avec des élevages aussi prestigieux et pas dans des arènes comme Nîmes. Ici, on ne triche pas. Les cornes de taureaux ne sont pas trafiquées. L’afeitado a été un véritable problème dans les années 1960. Depuis la fin des années 1970 c’est un épiphénomène qui ne touche que de petites arènes et des élevages de bas étage. D’ailleurs, il n’y a pas de cas de fraude avérée ces dernières années, même si des analyses, comme celle des Domecq, ont montré une manipulation de la corne. Des taureaux de grands élevages, des gardiens du temple comme Miura, Victorino Martín, Palha, qui ne s’amuseraient jamais à tricher, ont eu les cornes réappointées.