Mon compère Laurent, qui fait vivre ce blog avec moi, me demande ce matin : « J'ai lu des trucs hyper contrastés sur le seul contre six du Fundi à Arles, je n'arrive pas vraiment à savoir s'il a été bien ou pas. Que peux-tu m'en dire ? »
Eh bien, mon cher Laurent, comme bien souvent, la réalité est sans doute beaucoup plus nuancée que les affirmations définitives et tranchantes des uns et des autres. Mais avant de te parler du Fundi, laisse-moi te faire un petit point sur les toros. Car le toro est tout à la fois le pilier et la pierre de voûte de la fiesta. Et il s’agissait ici d’une corrida concurso de ganaderías. Ce léger détail a d’ailleurs totalement échappé au plumitif de service qui s’est chargé du compte rendu pour le site taurin espagnol Mundochoto. Enfin je veux dire Mundotoro. Tout ça pour te dire à quel point le toro pour certains…
Le bétail, donc, pour une concours était globalement d’une présentation peu digne d’un pareil événement, guère de trapío, de sérieux. Certains portaient même le 3 ! Et côté comportement rien de bien glorieux, pas de quoi pavoiser et offrir un après-midi d'émotion. A ce titre c’est donc sur les épaules du matador que reposait essentiellement une partie de la responsabilité de la réussite de la journée.
Le toro vainqueur a été celui de Domingo Hernández sorti en 5ème position. Et là, laisse-moi rire. L’animal a pris trois piques dans un bon style certes, mais sans histoire, rien de rare dans un tel contexte. Très rapidement il se montra faible, très faible. La photo ci-dessous en témoigne.
Il fut ensuite un collaborateur assez idéal, le toro commercial par excellence, une bédigue quoi ! Aucune personnalité, pas de sauvagerie, pas de piquant. Le Fundi lui coupe une oreille et au moment de l’arrastre « tres indocumentados » comme dirait mon ami Bastonito demandent la vuelta. Et le président, dans un réflexe sans doute pavlovien, obtempère.
Le côté pagnolesque de l’histoire, c’est que juste au-dessus de ma tête, en barrera, se trouvait la mère du matador, et une amie à elle. Une dame d’un âge mur, aux formes généreuses, à la voix stridente et à la guasa toute madrilène. « Mais comment !? », s’écria-t-elle. « Comment peut-on donner une vuelta à un toro invalide, un chocho ! et avec une corne cassée en plus !?» Les photographes, de toutes obédiences, agglutinés à mes côtés ont félicité la dame pour sa clairvoyance.
Non seulement ils lui ont donné la vuelta, mais ils l’ont primé comme le meilleur toro d’une corrida concours. Car je te rappelle qu’il s’agissait d’un concours de ganaderías… exercice pour lequel les ganaderos sont censés… n’insistons pas.
A mon sens, aucun toro n’était à primer. Et si j’avais absolument dû voter... Tu sais le genre de questions débiles qu’on se posait à l’école. Les questions du sytle : bon, ben... si tu dois aller dans une île déserte pour le restant de tes jours, tu y vas avec Sophie ou avec Magalie ? Les deux boudins de la classe… Age bête, questions débiles. Peut-être qu’ils en sont encore à l’âge bête les jurys de corrida-concours aujourd'hui. Vas savoir.
Bon, enfin bref, à primer un toro pour l’emporter sur une île déserte moi j’aurai primé le tardieu.
Et pour le Fundi, disons qu’il fut digne mais sans jamais atteindre les sommets. C’est le Fundi, ce n’est pas le Juli. Le bétail autorisait-il vraiment une tarde brillante ? Je n’en suis pas persuadé, bien au contraire.
Certains lui ont reproché le manque de quites et de variété. Certes, mais c’était un concours de ganaderías et le bétail n'aurait pas supporté plus de contraintes.
Il a banderillé 4 toros si ma mémoire est bonne et tué de 6 épées et un pinchazo. Voilà qui n’est pas un mince exploit en ces temps de tueurs médiocres, promoteurs du bajonazo et autres épées desprendidas. Réalisation de la suerte suprême. Comment peut-on sérieusement et objectivement moquer pareille performance ?
Pour l’avoir vécu au plus près, du callejón, je peux te garantir que ce fut pour lui une véritable épreuve physique et il poussa un ouf de soulagement, le dernier toro tombé.
Je ne me suis jamais ennuyé… malgré le bétail et le fait que la mayonnaise n’ait jamais vraiment pris.
Le côté pagnolesque de l’histoire, c’est que juste au-dessus de ma tête, en barrera, se trouvait la mère du matador, et une amie à elle. Une dame d’un âge mur, aux formes généreuses, à la voix stridente et à la guasa toute madrilène. « Mais comment !? », s’écria-t-elle. « Comment peut-on donner une vuelta à un toro invalide, un chocho ! et avec une corne cassée en plus !?» Les photographes, de toutes obédiences, agglutinés à mes côtés ont félicité la dame pour sa clairvoyance.
Non seulement ils lui ont donné la vuelta, mais ils l’ont primé comme le meilleur toro d’une corrida concours. Car je te rappelle qu’il s’agissait d’un concours de ganaderías… exercice pour lequel les ganaderos sont censés… n’insistons pas.
A mon sens, aucun toro n’était à primer. Et si j’avais absolument dû voter... Tu sais le genre de questions débiles qu’on se posait à l’école. Les questions du sytle : bon, ben... si tu dois aller dans une île déserte pour le restant de tes jours, tu y vas avec Sophie ou avec Magalie ? Les deux boudins de la classe… Age bête, questions débiles. Peut-être qu’ils en sont encore à l’âge bête les jurys de corrida-concours aujourd'hui. Vas savoir.
Bon, enfin bref, à primer un toro pour l’emporter sur une île déserte moi j’aurai primé le tardieu.
Et pour le Fundi, disons qu’il fut digne mais sans jamais atteindre les sommets. C’est le Fundi, ce n’est pas le Juli. Le bétail autorisait-il vraiment une tarde brillante ? Je n’en suis pas persuadé, bien au contraire.
Certains lui ont reproché le manque de quites et de variété. Certes, mais c’était un concours de ganaderías et le bétail n'aurait pas supporté plus de contraintes.
Il a banderillé 4 toros si ma mémoire est bonne et tué de 6 épées et un pinchazo. Voilà qui n’est pas un mince exploit en ces temps de tueurs médiocres, promoteurs du bajonazo et autres épées desprendidas. Réalisation de la suerte suprême. Comment peut-on sérieusement et objectivement moquer pareille performance ?
Pour l’avoir vécu au plus près, du callejón, je peux te garantir que ce fut pour lui une véritable épreuve physique et il poussa un ouf de soulagement, le dernier toro tombé.
Je ne me suis jamais ennuyé… malgré le bétail et le fait que la mayonnaise n’ait jamais vraiment pris.