Si je vous en parle maintenant c’est que la chose est sortie depuis quelques temps déjà en DVD et qu’elle est tout bonnement savoureuse. Que l’on soit amateur de vin ou pas, le documentaire explosif de Jonathan Nossiter sur le monde et surtout sur le business du vin est incontournable. Dès sa sortie en salle, de nombreuses dents, notamment bordelaises, ont grincé très forts et les détracteurs de Nossiter lui ont reproché un parti pris. Et alors ? Voilà enfin quelque chose de politiquement incorrect, d’engagé. Voilà quelqu’un qui dénonce, ose pointer du doigt, se mouille. Mais tout ça n’est pas gratuit. Car malgré quelques aspects inévitablement contestables du film il y a là un véritable travail d’investigation qui donne toute sa force à ce documentaire. Tout est tourné à l’épaule (ça bouge un peu mais c’est sympa) et Nossiter parvient habilement à mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. Quel bonheur !
J’ai fais visionner ce film à des amis pas particulièrement sensibles aux plaisir de bacchus mais très aficionados a los toros et donc sensibles aux conflits de civilisations - n’ayons pas peur des mots ! - qui peuvent nous opposer pèle-mêle aux antis, aux anglo-saxons, au mundillo et son fric, et j’en passe. Ils ont adoré. Il n’est donc pas besoin d’être un « psychopathe du verre à pied » pour s’embarquer dans l’aventure que nous propose Nossiter.
Le vigneron italien qui ouvre et termine le documentaire est touchant d’humanité. Le bourguignon Hubert de Montille l’est tout autant. Vous y croiserez un exportateur américain épatant, une caviste italienne charmante, nos Languedociens très terroir… pas forcément les plus représentatifs, mais bon... Vous voyagerez en France bien sur, en Italie, en Amérique, du Nord et du Sud, chez Bobby Parker himself. Tiens, il manque l’Espagne… ou le Portugal…
Et puis il y a évidemment les « méchants » dont la cupidité même pas dissimulée nous donne des scènes absolument hallucinantes et presque incroyables, sans oublier le sens de l’humour du cinéaste. Je vous laisse le découvrir. Du coup, on se prend à rêver d’un Mondotoro tout aussi percutant et impertinent. Mais j’ai bien peur que ça ne soit pas pour demain.
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