10 juin 2006

El Juli et les victorinos


En ce final de mini-féria madrilène du 75ème anniversaire, je vous propose un extrait de la chronique de Joaquín Monfil en ligne et en VO sur le web opinionytoros concernant à la corrida de Victorino Martín lidiée le 9 juin 2006 par El Juli.
DESDE EL 7
Aujourd’hui Victorino a démontré une nouvelle fois qu’il est au-delà du reste des ganaderos bien que son neveu s’en approche chaque jour un peu plus. Parfaitement présentés, avec des cornes offensives quoique sans exagération et avec le comportement de la caste et la sensation du danger que devrait toujours avoir le toro de combat. Mais à la différence des années passées on constate chaque fois un peu moins de force, de poder et de sauvagerie. Ce sera la modernité. Il y en a même eu un qui a sauté au callejón (jamais vu chez Victorino) et un autre qui fut sur le point d’y parvenir.
Malgré tout, durs, difficiles, coriaces, en se retournant comme des chats à la moindre occasion, et certains comme le second chargeant directement l’homme en ne faisant aucun cas des leurres. En définitive ils ont demandé aux toreros leur carnet de professionnels. Et les trois, chacun dans leur style, ont fait face aux difficultés, en quittant la plaza sur leurs pieds, sains et saufs. Il est certain que les spécialistes d’il y a quelques années, comme Ruiz Miguel, Manili o Dámaso auraient peut être pu ouvrir la grande porte mais il est certain que les toreros ont aujourd’hui la vie plus facile et s’adapte aux facilités que leurs offrent la majorité des élevages actuels.
La majorité des victorinos d’aujourd’hui étaient des alimañas pour les toreros. Les spécialistes des années passées les auraient sans doute mangé « con patatas ».
Ceci dit, en cette après-midi pluvieuse, personne n’a protesté, personne ne s’est ennuyé. Les seuls qui sont partis tristes sont les « orejistas » et peut-être les organisateurs car ils n’ont pu améliorer les statistiques…
… El Juli tenait la dernière occasion de triompher sur sa terre. Mais bien qu’on ne puisse pas dire qu’il a été franchement mal, nous pensons qu’habitué aux « chochones » (douceurs) qu’il torée chaque jour, choisis avec le plus grand soin par le clan que dirige Roberto Domínguez, aujourd’hui il a croisé des toros qui en étaient de véritables et on a pu se rendre compte de son manque d’habitude.
Il a fait l’effort, y a mis sa meilleure volonté, ce dont nous lui sommes gré, mais il y avait trop de corrida pour lui. Et bien que quelques « claveleros » (spectateurs snobs de l’ombre) s’entêtaient à l’acclamer, immédiatement arrivaient les accrochages de muleta, les peurs, les erreurs de placement et sa méconnaissance des terrains et des distances, caractéristiques sans importance avec la majorité des toros-poubelle qu’il tue chaque jour mais fondamentales lorsqu’on se trouve face aux encastés victorinos, fussent-ils faibles.
En résumé une corrida digne pour ce final de mini-féria qui ne fera cependant pas oublier le désastre des jours précédents.
Joaquín Monfil

Les photographies sont de Juan Pelegrín.