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25 juillet 2013

¿Parlévu Francé?



C’est la question que l’on pourrait se poser. Depuis plus de deux ans qu’ils résident dans la plaine de la Crau, parlent-ils français ? Et si oui, qu’est-ce que ça change ? Peut-être disent-ils désormais : « Meuh, ooooh con ! » à la fin de chaque phrase, avec l’accent.

Ces toros qui autrefois possédaient le latin des arènes jusqu’au bout du bout de la pointe pointue de leurs cornes, ces toros que don Cesareo, le fameux curé de Valverde, connaissait sans doute mieux que ses ouailles, ces toros qui ont poussé au blasphème plus d’un torero seront en piste, à Beaucaire, le 27 juillet 2013.

Ce sont beaucoup d’émotion et de nombreux souvenirs qui entreront dans le ruedo ce samedi. De Madrid à Logroño ou Bilbao en passant par Vic, Alès ou Céret, on aura sans doute un pincement au cœur et pas mal de nostalgie. ¡Suerte!


Photographie Toros de Valverde au Campo Charro, hiver 2005 — JotaC 


NOTA. — En 2005, les neveux de don Cesareo, Juan et Leopoldo Mateos, tentaient de sauver l’élevage en suivant le précepte militaire : « Peinture sur merde égale propreté. » On sait ce qu’il en est advenu. Certes, les deux piliers de l’entrée de la finca furent redressés — ôtant tout le charme de celui qui penchait comme la tour de Pise —, mais c’est toute la ganadería qui s’est effondrée… Finalement, ça tient à peu de chose un élevage… Allez, tè, terminons en chanson !

10 avril 2009

Beaucaire, les photos


La direction des arènes de Beaucaire nous informe que les photos des toros qui seront lidiés en juillet prochain sont visibles sur le site de la ville : http://www.beaucaire.fr/FERIA-TORO-09/. Il faut cliquer sur le fer des élevages pour accéder aux photos.

26 novembre 2008

Jolies perspectives... (suite)


Très en avance sur la temporada 2009, les élevages des férias d’Alès et de Beaucaire sont d’ores et déjà connus ou annoncés : Palha et Dolorès Aguirre pour la première, Victorino Martín et Palha pour la seconde. Disons que les choses se présentent excellemment bien, n’en déplaise aux abolitionnistes du tercio de piques...

Sur la photographie, un Dolores l'an passé à Alès.

Précison de dernière minute La corrida d'Aguirre pour Alès aura cinq ans. Aucune précision concernant celle de Palha dont un toro devrait entrer dans la corrida concours de Vic-Fezensac. Le proche de João Folque de Mendoça qui nous a donné ces infos s'étonne en outre des affirmations publiées ce matin par l'inénarrable président de l'OCT quant à l'existence d'une supposée filière portugaise. Eh ben nous, ça ne nous étonne pas !

16 octobre 2008

Pour quelques millimètres de plus...


Vers 15-16 ans, c’est plutôt des histoires de centimètres qui rosissent les trougnes boutonneuses des garçons. Au moindre coup de vent, vas-y que ça sort le double décimètre du cours de maths ou mieux, si la tempête s’annonce, le mètre de bricolage de papa.
Avec l’âge, les garçons s’énervent de moins en moins sur les questions de centimètres pour des raisons de pudeur, de résignation ou tout simplement parce que le temps manque. Mais comme ils restent des garçons, il faut bien que le sujet les titille encore un peu, autrement ils ne seraient plus des garçons. Alors, quand ça fait longtemps qu’ils n’ont plus 15 ou 16 ans, ils se mettent à causer de millimètres. Ça fait moins rêver mais ça fait bien rosir encore la trougne auto-satisfaite de certains.
A Camposyruedos, comme nous sommes tous des garçons, et comme ça fait longtemps que nous n’avons plus 15 ou 16 ans, ça nous avait fait plaisir de discutailler le bout de gras pendant l’année 2008 au sujet de quelques millimètres de trop ou de moins. Ça nous a fait plaisir jusqu’en juillet quand la placita de Beaucaire a voulu tester ce que l’on nomme aujourd’hui la puya andalouse. Pendant cette course de Victorino Martín, seuls deux toros ont été piqués avec cette pique annoncée comme l’incontournable outil de l’évolution et de la sauvegarde du tercio de piques. C’est vrai que depuis deux ou trois ans les tercios de piques sévillans ont bien plus de grandeur que ceux d’autrefois !
Au terme de la course de Victorino Martín donc, des vétérinaires ont procédé à des analyses sur les blessures des toros pour déterminer quelles avaient été les piques les plus profondes. Il s’avère en lisant leur compte rendu que la blessure la plus profonde fut occasionnée sur le sixième exemplaire par une pique andalouse. Jusque-là, rien de bien grave sous le soleil des doubles décimètres, me direz-vous.
Le lendemain même de cette corrida, chaque aficionado pouvait pourtant lire sur son site internet les mots du président de l’OCT, "Quant aux blessures occasionnées par l'une et l'autre pique, elles furent mesurées et comparées par les vétérinaires mandatés à cet effet par l'UVTF. Et contrairement à ce que démontrent de savantes études théoriques qui nous sont proposées depuis quelques temps, le résultat de leurs constatations est fort probant : 11 centimètres pour les piques andalouses, de 14 à 15 pour les traditionnelles. Soit près de trente pour cent... en moins. Ce qui est le but recherché."
Déjà à l’époque, tenus au courant des résultats de ces analyses vétérinaires, nous nous étions émus de découvrir ces mesures avancées comme vraies par le président de l’OCT (http://camposyruedos2.blogspot.com/2008/07/beaucaire-centimtres-et-vieux-rayas.html).
Cependant, nul n’ignore que se tromper est humain ou qu’un double décimètre est parfois difficile à lire. Et nous pensions la péripétie enterrée. Et nous avions tort. Et certains, qui n’ont plus, eux aussi, 15 ou 16 ans, continuent de ne pas arriver à lire leur double décimètre.
Ainsi, le président de l’OCT, qui persiste obstinément, ne s’avance plus à donner des chiffres que nous savons fantaisistes mais se laisse aller à écrire, cette fois dans le dernier opus de sa revue, ce qui suit : "En effet, des essais réalisés en France sur deux toros à l’occasion d’une utilisation expérimentale à Beaucaire lors d’une imposante corrida de Victorino Martín permettent de vérifier que les blessures occasionnées par la pique andalouse sont inférieures d’un tiers à celles de la pique normale."
Edifiant, n’est-il pas ?
Alors, au-delà des réflexions proprement dites sur la nécessité de réformer ou non le tercio de piques, il nous semble que deux éléments sont intéressants à relever dans cette façon peu sincère de s’arranger avec la réalité ou plutôt d’arranger la réalité à la convenance de sa démonstration :
1/ Peut-être faudrait-il conseiller au président de l’OCT un bon ophtalmo car il peine réellement à lire son double décimètre.
2/ Nous sommes dans ce cas présent très loin de la rigueur scientifique qu’invoque le président de l’OCT à longueur de pages de cet opus 19. Il est entendu également que sa volonté de "poser objectivement" les termes du débat sur le tercio de piques paraît bien entamée au regard des faciles arrangements qu’il entretient avec les résultats scientifiques de la course de Beaucaire. Enfin, il paraît tout de même peu crédible d'appuyer une partie d'un raisonnement sur cette seule expérience (2 toros !) de Beaucaire. C'est d'ailleurs ce qu'exprime très bien Gérard Bourdeau, président de l'AVTF, dans son rapport fait à l'UVTF : "En conclusion, il fut très difficile, voire impossible de pouvoir établir une échelle de valeurs significatives, quant à l’utilisation des deux types de piques. D’abord, par le fait que nous ayons un échantillon trop petit statistiquement, 6 toros c’est vraiment peu. Ensuite, par le fait même que l’élevage de V.Martin ne soit pas des plus braves sous le fer, avec pour conséquence immédiate un délabrement musculaire moindre, et surtout un comportement pratiquement inchangé."
Comme nous en avons un peu assez de jouer avec le mètre de bricolage de papa, nous avons convoqué toutes les forces occultes de l’afición "ultra" méchante pour vous livrer sur un plateau les documents officiels des résultats des analyses de piques effectuées à Beaucaire en juillet 2008. L’ANDA a ainsi eu la gentillesse de nous communiquer le rapport officiel du vétérinaire ayant procédé à ces mesures. Si tout fonctionne bien, vous pourrez en prendre connaissance en cliquant sur les photos qui accompagnent ce texte.

L’équipe de "Camposymilimetros"

20 août 2008

Sólo para "Sol y Moscas"

Il faut cliquer pour voir la photo en plus grand.

Pour toi Sol y Moscas... Un blog pour le moins étonnant, parfois dérangeant, mais toujours passionnant.

Image Alberto Lamelas à Beaucaire, en juillet 2008 @ Camposyruedos

30 juillet 2008

Victorino en Beaucaire


Le week-end dernier ce fut un réel plaisir que de reprendre enfin, et avec envie, la direction des arènes ombragées de la ville de Beaucaire. Avant d’en venir à la course proprement dite je me dois de répondre à quelques emails qui nous ont été adressés suite au post «Beaucaire, centimètres et vieux Rayas». Bien que présenté avec humour, je confirme que les chiffres annoncés par Monsieur Viard sur son site sont totalement fantaisistes. Mon ami Laurent Giner, qui contrairement au Président de l’OCT était présent à la course, a rapidement contacté les vétérinaires chargés de constater les dégâts si je puis dire, pour s‘informer des résultats. Nous sommes donc en mesure de confirmer que la pique la plus destructrice a été la sixième (andalouse) avec 18 centimètres. La pique la moins féroce a été la troisième (andalouse) avec 11 centimètres. Les autres piques se situant entre 13 et 14 centimètres si je ne m’abuse. Il ne fait aucun doute que le rapport du vétérinaire confirmera ce qu’il a annoncé de vive voix au cours d’une discussion informelle. Il est donc totalement effarent qu’un individu puisse à ce point manipuler (?) inventer (?) fantasmer (?) délirer (?) mentir (?) sur des chiffres imaginaires dans le seul but de servir sa propagande et ses conclusions du moment. C’est mon point de vue, sauf si un élément essentiel de sa démonstration ou de sa démarche m’a échappé, ce que je reconnaitrai bien volontiers si on me met le nez dessus. Dans l’attente c’est avec impatience que nous espérons la lecture du rapport d’expertise commandité par l’UVTF.
Ceci étant précisé, nous commençons par la galerie consacrée au plat principal de la feria, soit la corrida de Victorino Martín, qui est sortie lourde et âgée, avec cinq ans bien sonnés. Côté moral nous avons eu une nouvelle démonstration de ce que peut être le Victorino moderne. Il va au cheval sans trop se faire prier mais ne s’y emploi quasiment jamais. L’ensemble a été très peu châtié. La plupart ont été assez mous, avec les complications typiques de la maison mais sans jamais que celles-ci ne soient portées et mises en exergue par la puissance et la sauvagerie que nous attendons d’un toro de combat ; qui plus est dans pareil élevage. Car même s’il nous en coûte de le souligner, chez le paleto la puissance est de moins en moins souvent au rendez-vous. Nous sommes très loin de l’émotion que nous ont procuré, par exemple, les deux importantes corridas d’Escolar Gil qui ont été lidiées cette année à Vic Fezensac et à Céret, sans parler de la surpuissante corrida de Palha de la San Isidro.
Côté façade, évidemment, il ne fallait pas s’attendre à un lot pour Madrid. Des Victorino à Beaucaire on pouvait craindre le pire. Eh bien ce fut plus que digne compte tenu de la catégorie des arènes et malgré quelques cornes visiblement abîmées. Pour une reprise en main des arènes cette première aura été positive et on ne peut que souhaiter que les choses aillent en s'améliorant pour 2009.
Ce sont les piétons qui, à mon sens, ont rendu cette après midi plus intéressante qu’ennuyeuse, ou la bouteille à moitié pleine plutôt qu’à moitié vide.
Alberto Aguilar tout d’abord, qui a laissé son premier quasiment cru pour ensuite se la jouer avec sincérité. Le garçon est visiblement vert mais avec une telle envie et de tels principes de toreo engagé nous le reverrons avec plaisir. Luis Bolivar, également avec son premier a impressionné par un calme olympien et une faculté à tirer des muletazos limpios et templés à un animal qui ne les lui a pas franchement apporté sur un plateau. Fernando Robleño aura été plus à la peine que ses compagnons.
La conclusion que nous pourrions finalement tirer de cette tarde est qu’une corrida d’Escolar peut se suffire à elle-même. C'est hélas de moins en moins le cas chez Victorino. Retrouvez la galerie de cette corrida dans la rubrique RUEDOS.

PS La vuelta du 6ème fut une aimable plaisanterie, mais ça...

29 juillet 2008

Beaucaire, centimètres et vieux Rayas


Sans doute avez-vous déjà lu que sur les six toros de Victorino Martín lidiés à Beaucaire dimanche dernier, quatre ont été piqués à l’aide de piques classiques et deux à l’aide de la désormais fameuse pique andalouse. La doctrine officielle s’est déjà autocongratulée et autopromotionnée en annonçant que les blessures résultant des piques traditionnelles étaient plus importantes que celles occasionnées par les piques andalouses.
Mais voilà, à Camposyruedos, en plus d'être très cons, nous sommes un peu comme saint Thomas, nous aimons bien vérifier. Alors, comme nous n’étions pas dans le desolladero ni aux abattoirs pour mesurer nous-mêmes l’importance des blessures, nous avons remédié à cette absence, certes coupable, par une méthode très traditionnelle mais qui a fait ses preuves, et depuis très longtemps. Nous avons sacrifié sur l'autel de nos exigences une légende de Chateauneuf-du-Pape : un Rayas 1990. Et nous avons pu lire dans son vieux et vénérable dépôt les résultats que voici : la blessure la plus importante de la journée à été occasionnée par... par... par la pique andalouse ! Vous avez bien lu ma bonne dame. La blessure la plus importante, la plus profonde, la plus destructrice de la corrida de Victorino Martín a été occasionnée par une pique AN-DA-LOU-SE !
Non, vous ne rêvez pas, et croyez-moi, le dépôt d’un vieux Rayas ça ne ment jamais, contrairement à d'autres.
Voilà qui tendrait en tout cas à confirmer que l’important résulte plutôt dans la manière dont ont se sert de l’objet, que dans l’objet lui-même... Vous me suivez toujours ma bonne dame ? Etonnant non ?
Nous avouons ignorer comment la doctrine officielle s’est procurée ses propres chiffres étrangement opposés à ceux de notre vieux Rayas. J’espère pour elle qu’elle ne les a pas lus dans le dépôt d’un vieux pinard car il est alors fort à craindre que ça n’ait été qu’une horrible piquette. Une boule de cristal peut-être ? Difficile à dire, car à Camposyruedos nous ne pratiquons pas la méthode de la boule de cristal, uniquement le dépôt d’un vieux Rayas. C’est bien connu, il n’y a que ça qui marche.

Quoi qu’il en soit, nous attendons avec impatience que l’UVTF mette à la disposition du public les chiffres officiels. Espérons que ce ne soit pas dans dix ans, et nous verrons bien alors qui manipule l’information à la manière des plus sectaires des anti-corrida et qui se contente d’annoncer simplement des résultats sans les manipuler en fonction d'intérêts plus ou moins obscurs. Et si notre méthode s’avère être la bonne, nous pèterons un autre Rayas pour fêter ça ! Amen.

27 juillet 2008

725 kg


Je n’ai pas lu la presse locale mais j’en ai eu les échos. 725 kg, un Victorino de 725 kg. Voilà qui a fait parler, écrire et vendre du papier. La seule chose, c’est que 725 kg ce n’est absolument pas un poids normal pour un Victorino, ni pour l'immense majorité des élevages d'ailleurs. Une curiosité de la nature probablement, mais rien de plus et pas de quoi en faire un fromage, et surtout pas de quoi en faire un argument promotionnel comme cela a été fait par certains. Ensuite, lorsque les aficionados moqueront les toritos terciados et anovillados que s’autorisent les figuras, les mêmes qui se sont pâmés sur les 725 kg de ce Victorino viendront nous expliquer très sérieusement, outrés, l’air entendu et connaisseur, que ces aficionados incultes sont des ignares qui, en lieu et place d’un toro en type, exigent des éléphants avec des cornes. En attendant, il paraît que ce Victorino de 725 kg est le toro le plus lourd jamais lidié en France. Rendez-vous compte !

NDLR Et un lecteur nous éclaire : "J'ai personnellement souvenir d'un Miura de 740 kg lidié à Arles il y a déjà quelques années lors de la despedida d'un des frères Campuzano." Ce Victorino n'était donc pas le plus lourd toro lidié en France.

26 juillet 2008

Beaucaire


Il y a très longtemps que je n’ai pas assisté à une corrida à Beaucaire, empêtrée dans des tribulations directoriales trop souvent douteuses, à de trop rares exceptions près, et sans réelle ligne de conduite. Cette année, nous allons y retrouver tous les copains, et même plus probablement. La nouvelle municipalité, fraîchement élue, semble avoir décidé de reprendre les choses en main. Premier résultat des courses : une novillada de Pablo Mayoral aujourd’hui, une de Monteviejo demain matin et une corrida de Victorino demain après-midi. Souhaitons que le résultat final soit aussi satisfaisant que son annonce a été réjouissante pour l’Afición. En guise de mise en bouche, un morceau de campo chez Pablo Mayoral. C’était en mai dernier.

19 juin 2008

Beaucaire : l'ANDA écrit à Monsieur le Maire


Monsieur le Maire,
Comme vous l’a indiqué notre président Laurent Giner lors de votre entrevue, l’ANDA se félicite de la nouvelle politique taurine torista beaucairoise. L’idée d’inscrire une nouvelle date aux pèlerinages taurins annuels ne peut que nous réjouir et enfin donner à Beaucaire une véritable image.
La raison de ce courrier fait suite aux déclarations lues sur le site Terres Taurines le vendredi 13 juin (lire ci-contre).
Nous nous permettons de réagir à un problème de fond qui est, comme vous le savez, notre cheval de bataille depuis notre création.
Le premier tiers, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne saurait être galvaudé ni passé outre un règlement taurin municipal. Utiliser des piques plus petites comme celles de Séville 2008 est anti-réglementaire. La ville adhérente et membre du bureau de l’UVTF ne peut se soustraire à son règlement. L’ANDA avait d’ailleurs mis en garde l’UVTF contre le règlement andalou en vigueur début 2006. (Cf. Compte rendu de l’assemblée de l’UVTF du 26/11/2005.)
Quand bien même il y aurait accord avec l’UVTF le problème de fond reste inchangé.
La valorisation du premier tiers, et nous en sommes le premier demandeur, passe par d’autres critères que la diminution de la taille de la pique, la diminution de nombres de piques (passé de 3 à 2 en 1992) ou l’utilisation d’une pique de tienta.

· Le choix des toros reste primordial : les éleveurs sélectionnant des toros sans force ne pouvant supporter un premier tiers digne de ce nom, n’ont rien à faire dans un ruedo.

· Mettre en place des délégués aux piques afin de vérifier le montage et la bonne utilisation de ces dernières pendant la course

· Le choix des toreros ayant une approche professionnelle de la lidia est à privilégier. Il est le lien entre le toro et la présidence.

· Le ou les corps de présidence doivent être choisis pour leurs compétences et leur connaissance du toro. Leur capacité à dialoguer avec les toreros et leurs cuadrillas, afin d’imposer une lidia réglementaire, sera déterminante pour imposer un règlement trop souvent bafoué.

Nous demandons à la ville de Beaucaire de réétudier ou de retirer ce projet de pique andalouse sur le simple principe du respect du règlement taurin.
Il serait mal venu que Beaucaire ville « d’avenir taurin » mette la France taurine sur les rails qui mènent au terminus de la corrida sans picador. Ce n’est pas dans les objectifs de la ville, nous en sommes persuadés, c’est donc pour cette raison que Beaucaire doit redresser son cap.

Veuillez, Monsieur le maire, accepter nos sincères salutations aficionadas.

Précision Je voudrais rajouter que si des essais de ces piques doivent être faits sur Beaucaire ou ailleurs, qu'ils le soient à titre d'essai avec un vrai protocole d'essai :
- Demande officielle à l'UVTF ;
- 3 toros piqués avec des piques réglementaires ;
- 3 avec des piques andalouses ;
- Analyses des tiers de piques toro par toro, depuis les gradins (notation sur la durée de la pique, son emplacement...) et
- Analyses des impacts des piques aux abattoirs.
Qu'au moins cette marche arrière (une de plus sur les fondamentaux) serve à quelque chose...
Laurent Giner

15 juin 2008

La bonne blague


La fleur entre les dents, je surfais (nous sommes tous des surfeurs) sur la Toile et… je n’ai pas vu la vague m’arriver en plein dans la gueule ! C’était vendredi 13… « Beaucaire será la primera localidad francesa en probar un nuevo modelo de puyas similar al que se usa en La Maestranza de Sevilla. El empresario de la plaza, Fernández Meca, espera que estas puyas, de menor tamaño, mejoren el juego de los toros durante el tercio de muleta. "Todos los ganaderos están muy ilusionados con el cambio, especialmente Victorino Martín. Si sale bien, seguramente otras plazas nos copien, pero queremos ser los pioneros". » Une fois n’est pas coutume, source Mundochoto. On se passera de la traduction — pas le temps.

Comme je l’écrivais récemment à un lecteur attentif de ce blog, réduire le fer de la pique est une « sacrée hérésie », une franche mascarade, un mensonge éhonté dans la mesure où la corde continuera toujours de pénétrer… lorsque ce n’est pas la cruceta ! Quand ces coquins de taurinos parlent d’une puya de menor tamaño, de quoi croyez-vous qu’ils causent ? De la pique comme s’il s’agissait de la seule pyramide, censée constituer, faut-il le rappeler, la seule partie pénétrante de la vara ? Oui… et non. Dans le texte, ils font bien évidemment référence à la pyramide, au fer. Mais dans leur esprit tordu, ils pensent de façon totalement aberrante et antiréglementaire au couple inséparable « pyramide + corde » ! Attention, ils vous soutiendront mordicus le contraire ! La corde devrait — c’est pas moi qui le dis, mais le règlement1, et ce depuis quelque temps déjà — jouer le rôle d’ARRÊT, de FREIN, de BUTOIR à l’image du limoncillo d’avant 1917 ou… du renflement blanc de la pique de tienta (semental — 1er plan —, puis macho et hembra, celle-ci d’environ 1,7 cm, à confirmer © José García). Vous vous souvenez de la pique de tienta ? Celle qui fut utilisée sur le La Quinta de Vic lors de la quatrième rencontre (et seulement lors de la quatrième), et qui, comme le fit justement remarquer ce renard de Solysombra, causa tout de même plus de dégâts que le regatón — seul autorisé ce jour-là par le minimaliste règlement de la « concours ».

Réduire — comme peau de chagrin — la pyramide ? Vous l’avez peut-être oublié, mais le nouveau règlement taurin andalou2 l’a déjà fait, et avec quel succès (!) — les mesures des arêtes de la pyramide sont inférieures de 3 mm, soit 26 mm contre 29 hors Andalousie ; celles de la base restant inchangées (19 mm). Réduire la partie en corde (ou en PVC, ou en bois) ? Pareil ! Ces ânes ont trouvé les ressources intellectuelles pour diminuer les dimensions d’un bout de pique qui aurait dû, doit, devrait toujours jouer le rôle de butoir, d’obstacle… De 6 cm de long, ce dernier est passé à 5 cm, mais moins large de grosso modo 5 mm on peut supposer qu’il pénètre plus facilement encore. D’autant plus qu’il possède toujours une forme « cônique »3 — largeur de 25 mm, uniforme sur toute la longueur du « cône » (bizarre, vous avez dit bizarre ?), tandis que l’autre s’élargit, très timidement certes, jusqu’à atteindre 3 cm environ au niveau de la cruceta (voir image ci-dessous).

Et les picadors dans tout ça, vous les avez entendus les picadors ? Et pourquoi voudriez-vous qu’ils soient mécontents les picadors ? Comme vous le voyez, pas de quoi fouetter un chat, c’est le statu quo complet ! Ils continueront d’agir comme ils le font, « en mettant les cordes » — tout concourt à ce qu’il en soit ainsi — en faisant pénétrer la pyramide, la corde (soit entre 7,5 et 8,5 cm) ET, au besoin, la cruceta dans le cuir de l’animal !

Alors, quand on prend connaissance des gesticulations de l’empresa de Beaucaire l’andalouse et de Victorino — dites, il semblerait qu’il ait tiré un trait sur le premier tiers, et vu le prestige qu’est le sien sur la planète taurine, au secours ! —, on ne peut s’empêcher de sourire (jaune), puis de s’interroger sérieusement sur leurs réelles motivations ? Où veulent-ils donc en venir ? Améliorer le « jeu » des toros lors du troisième tiers… après les avoir massacrés à la pique ? Quelle idée ! Justement pas. Puisqu’ils réduisent tout — non, non, rassurez-vous, ils ne vont pas aller jusqu’à réduire la durée de la première rencontre, ou la distance entre la ligne d’insertion des cornes et le point d’impact de la pique —, ils vont redonner sa chance au toro… N’est-ce-pas merveilleux ? À moins qu’ils ne convainquent, n’encouragent un bon paquet d’éleveurs — « muy ilusionados » (sic) — d’élever des bêtes sin casta, poder y trapío allant au cheval sans s’y employer, mais en y recevant tout de même une méchante première pique, puis éventuellement un picotazo supplémentaire — ou deux pour satisfaire les enragés de la pique — et basta ! Pardon, c’est déjà le cas ?… Ah, mais alors pourquoi diable cet activisme ?

Vous donnez votre langue au chat ? Eh bien, puisque le premier tiers va si mal, ils vont agir… en le réformant. Ainsi, le péquin moyen les remerciera de n’être point restés inactifs, car il saura désormais quoi répondre aux grincheux… Et voici le premier volet schizophrénique et INUTILE de la réforme : la pique andalouse. Avant la pique de tienta ? Chut ! Ne leur dites pas qu’avec elle les picadors ne pourront plus charcuter… D’autres explications et/ou suggestions ? Écrivez-nous.

En revanche, les revendications des aficionados se révèlent être beaucoup plus franches et transparentes. Attachés au tiers de piques comme clef de voûte de la lidia, ils pourraient, en résumé, les définir comme suit : un fer — la pyramide4 — plus important encore fixé sur une partie en corde de type limoncillo (ou renflement blanc de la pique de tienta), qui jouerait — enfin ! — le rôle qu’elle aurait toujours dû jouer, à savoir celui de frein ! Quand je dis plus important, il semble en effet souhaitable, voire nécessaire, d’augmenter de manière significative les dimensions de la pyramide (4 cm ?) afin d’éviter un éventuel « effet rebond » du limoncillo sur… le morrillo bien sûr ! Comme il serait souhaitable de voir enfin des piques dosées et brèves, des quites en temps voulu, trois piques minimum…

Enfin, et nous ne cesserons pas de le répéter, précisons que le fond de la problématique (cf. article de Renaud Maillard sur Terre de toros) ne réside pas prioritairement sur l’amputation (ou l’augmentation ?) de deux ou trois mm des dimensions de telle ou telle partie de la pique ! Certes, la saignée et les blessures causées au toro par la portion actuellement pénétrante de la pique ne sont pas anecdotiques, mais placer la pique systématiquement en dehors du morrillo, favoriser (rechercher ?) l’épuisement du toro en le mettant davantage en situation de soulever le groupe équestre que de le pousser (oui, c’est beau un toro qui pousse !), retarder indéfiniment le quite — lors de la première pique notamment, celle-ci, interminable, ne devrait se résumer qu’à une simple mise en bouche ! —, laisser le toro se fracasser, au mieux contre le caparaçon, au pire contre l’étrier, recourir à la carioca, faire tourner la pique dans la blessure, et patati et patata, participent tout autant et conjointement du travail de démolition du toro et du premier tiers en particulier, ainsi que de la Fiesta en général ! Sauf à considérer, comme certains, sans vergogne, mais avec force fumisterie et sous couvert d’arguments spécieux et louches, que la bravoure, cette fugueuse, se serait déplacée… Eh bien, si quelqu’un a des informations sur l’endroit où elle se trouve, qu’il contacte le service des objets perdus. Par avance, merci.

Chers lecteurs, vous l’aurez compris, nous n’avons pas fini de regretter de n’avoir pu découvrir tel ou tel toro absurdement sacrifié sur l’autel de la bêtise et de la cupidité du mundillo !

1 « Las puyas tendrán la forma de pirámide triangular [...] ; estarán provistas en su base de un tope de madera, cubierta de cuerda encolada » Reglamento de espectáculos taurinos (1996). « Las puyas tendrán la forma de pirámide triangular de acero [...] Estarán provistas en su base de un tope de madera o plástico PVC que sujete la pirámide. » Nuevo Reglamento Taurino de Andalucía (2006). Tope signifiant en espagnol : arrêt, frein, butoir.
Nuevo reglamento taurino de Andalucía (2006) : description & dessin de la pique page 16.
3 Le règlement andalou dit : « El referido tope de forma cónica »… Munissez-vous de deux pièces en bois, ou autre, l’une de forme cônique et l’autre de forme cylindrique, par exemple. Prenez une plaque de beurre. Saisissez-vous du cône, sommet dirigé vers la plaque de beurre et enfoncez : facile ! Maintenant, attrapez le cylindre, une des deux bases pointée vers le beurre et essayez d’enfoncer : dur ! Reprenez le cône, nettoyez-le, mais cette fois-ci appuyez avec la base : impossible ! Vous avez un « butoir » entre les mains… Tirez-en les conclusions qui vous plairont.
4 N’ayant rien d’autre à faire, je me suis amusé à construire une pyramide grandeur nature. Amusé n’est pas le bon terme, elle est tellement petite que… Rappel des mesures : arêtes, 29 ou 26 mm ; base, 19 mm. À vos crayons, compas, règles, ciseaux et tubes de colle — n’oubliez pas la languette.


Images Une pique avec la cruceta incluse ? C’est possible de faire pénétrer la cruceta ? Il semblerait que oui… A fortiori si les picadors, réputés pourtant pour leur maladresse, piquent plusieurs fois au même endroit (Vic-Fezensac, 2008). — Campos y Ruedos Ceci n’est pas une pique andalouse (ou beaucairoise) © José García  Une pique de tienta, corrida concours de Vic (11-5-2008). — Campos y Ruedos