04 mars 2011

Complainte des filles de joie


Laurent Giner, ancien président de l'ANDA, nous a transmis le texte qui suit... Crrrrrr...

Reprendre de volée, quotidiennement, les contresens, les inepties ou les mensonges du Phare de Vieux-Boucau serait ennuyeux et redondant.
Depuis un certain temps, j’ai opté pour une position de recul et une philosophie qui ne me ressemble pas. La goutte d’eau vient de faire déborder le vase.
« Chers amis de Campos y Ruedos... Je ne voudrais pas vous paraître vieux jeu, encore moins grossier. L'homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à vous le dire : le PEC de Vieux-Boucau commence à me les briser... MENUES ! » (Adaptation d’Audiard.)

Et les piques par-ci, et les chevaux par-là, Orthez encore et toujours...
Puisque l’on parle d’Orthez, j’y étais. Oui, il y avait un cheval sorti de nulle part. Enorme, grand, lourd qui a piqué les novillos et les toros.
Une corrida par an : c’est le nombre de spectacle qu’organise Orthez. Heureusement qu’ils n’en font pas autant qu’à Nîmes sinon Terres Taurines ne parlerait plus que de cette ville du Béarn.
Il est évident que parlant d’Orthez il ne parle pas du reste. Il ne se fâche pas avec ses amies empresas qui lui payent de la publicité. L’argent public des conseils régionaux de PACA et d'Aquitaine ne le dérange pas non plus lorsque c’est lui qui en profite.
Monsieur le donneur de leçon devrait faire attention.

Les grands discours sur la pique, le premier tiers, ne sont que des faux débats qui permettent de ne pas poser les bonnes questions aux amis éleveurs. Questions du genre : quand allez- vous élever des toros avec de la force et de la bravoure ? Sélectionner dans vos tentaderos des vaches qui dévorent par leur force et leur caste tout ce qui se présente devant elles ? La vraie bravoure pimentée de force et de caste. Celle décrite par Cossio, Popelin, El Tío Pepe, Dupuy, Bartolotti ; celle qui se juge au cheval. Je ne parle pas de celle « journalistiquement » moderne, inventée dans les années 1990, que l’on ne voit qu’à la muleta, faute de la voir ailleurs.
S'il posait les bonnes questions, irait-il faire des photos chez ses amis éleveurs ? A-t-il seulement envie de poser ces questions, lui l’ancien torero ?

Les chevaux et leurs poids sont un autre débat. Je suis très à l’aise pour en parler. J’ai souvenir d’une pétition que nous avions faite avec l’ANDA afin d’éliminer la cuadra Fontecha du Sud-Ouest responsable de nombreux petardos de premier tiers. L’ANDA faisait peur et n’était certes pas une bonne locomotive, mais l’histoire nous a donné raison. Lorsque j’entends aujourd’hui tous les bien-pensants, revue Toros en tête, ne jurer que par Bonijol et n’avoir jamais levé le petit doigt à l’époque... Je peux me permettre de rire et d’être critique. Autant de bruit pour un cheval qui a piqué 2 ou 3 toros... Il y a plus grave.
Le poids des chevaux, O.K. c’est important. Il y a un règlement et il faut le respecter. Le poids des toros-novillos d’Arles, Nîmes, Mont-de-Marsan est aussi important. Lorsque dans des férias dites de "première catégorie" sortent des animaux de 430-450 kg affichés à plus de 500-550 kg, qu’est-ce qu’il en pense le grand manitou ? Visiblement rien puisqu’il n’écrit rien sur ces mensonges. Car ce sont des mensonges, de la tromperie envers l’Afición et les spectateurs.
Personnellement, le poids du toro je m’en contrefiche, pourvu qu’il ressemble à un toro, avec le tamaño propre à son encaste et le trapío de ses années d’herbe. Heureusement, chez nous, les corrals d’Arles seront bientôt équipés d’une balance. La SA Jalabert l’a ECRIT dans son dossier de réponse à la Délégation de service public (DSP). Nous saurons le lui rappeler.
Le déballage des infos étant en route, je vous en sers deux dernières... pour la route. La DSP qui a eu lieu à Arles, en juillet 2010, a dû laisser les élus arlésiens rêveurs car voilà ci-dessous la liste des élevages et des toreros que proposait la SA Jalabert sur son dossier de candidature (sources officielles). Vic et Céret ont dû trembler... pas longtemps.

Elevages
Miura, Núñez del Cuvillo, El Pilar, Escolar Gil, Adolfo Martín, Partido de Resina, Yonnet, Tardieu, Piedras Rojas, Adelaida Rodríguez, Moreno de Silva, Prieto de la Cal, Coquilla de Sánchez-Arjona, Conde de la Corte, Baltasar Ibán, Rehuelga, El Ventorrillo, Las Ramblas, Torrealta, Victoriano del Río, San Mateo, Bohórquez, Felipe Bartolomé.
Toreros
José Tomás, Juan Bautista, Ponce, Castella, Talavante, Sergio Aguilar, Morante de la Puebla, El Juli, Manzanares, Tejela, El Fundi, Padilla, Savalli, Urdiales, Rafaelillo, Bolívar, Moreno, El Cid, Arturo Macías, El Zapata, El Zotoluco, Israel Téllez, El Fandi, Perera, Cayetano, Luque, Pina, Tendero.

Les principaux absents des carteles 2011 sont soulignés. En rouge, les élevages qui sortiront 1 exemplaire en concours. Ces propositions ont certainement influé sur la note du projet artistique. Comparez avec les carteles officiels de la saison. Comment peut-on remplir un dossier d’appel d’offre en juillet 2010 avec les propositions ci-dessus, et sortir des carteles aussi différents six mois après ?

Autre info : les arènes de Nîmes suppriment les frais de location mais rajoutent 3 € par billet ! De qui se moque-t-on ? (Amphithéâtre : 21 € en 2010 contre 18 en 2009.)
De tout cela personne n’en parle, et surtout pas le leader autoproclamé.
La tauromachie c’est comme la politique. Si vous ne voulez pas que l’on parle d’un dossier à scandale, il vous suffit d’en inventer un autre. Et plus le sujet scandaleux est gros, plus on parlera du dossier secondaire. Aujourd’hui, ce sont les piques, le poids des chevaux ou Orthez au lieu de la force des toros, du "décastage" du campo, de l’ennui sur les gradins. Demain...

« Les cons ça ose tout ! C'est même à ça qu'on les reconnaît. » Michel Audiard
Laurent Giner