23 octobre 2010

Comme ils disent


Aller au campo le matin et voir les toros avec des fundas, ça donne envie de rentrer à la maison et de se consacrer à autre chose. Fernando Cuadri

L'origine de l'utilisation des fundas est un problème juridique : les ganaderos ont dû se défendre de la permanente présomption de culpabilité de manipuler les cornes. L'inénarrable Borja Domecq (Jandilla) lors du dernier Congrès mondial des éleveurs de taureaux de combat, organisé aux Açores (Portugal) du 21 au 23 octobre 2010.

. . . . . . . . .

Vous pouvez aller lire, accessible en page d'accueil du site de la FSTF depuis au moins trois semaines, le rapport d'activité sur les travaux de recherche INRA - AFVT1 : « La faiblesse musculaire et les chutes des taureaux de combat pendant la corrida, nutrition des taureaux et stress oxydant. » Prenez le temps car sa lecture est non seulement intéressante mais aisée. Et pour vous remercier d'avoir atteint la dernière des quinze pages de leur « rapport », nos scientifiques à la pointe de la recherche et du progrès vous offrent in fine ce morceau de bravoure (parenthèses maison) : « La préparation alimentaire des taureaux de combat telle que nous l’avons définie doit s’intégrer dans les techniques modernes (...) d’élevage au même titre que les rations mélangées « unefeed » (bon appétit), la mise en place des « fundas » (boouuuh !!!), l’application rigoureuse des programmes sanitaires (un casse-tête), l’entraînement (!?), l’amélioration du confort (sic) durant le transport et le séjour (re-sic) dans les corrals, pour que le taureau sorte dans l’arène avec toute son intégrité physique (ben voyons !). »2

Moi... qui pensais qu'à vouloir s'occuper du toro comme ils préconisent de s'en occuper n'était pas la meilleure des garanties de le voir sortir « dans l’arène avec toute son intégrité physique »...
Toi... qui viens d'avoir la furtive et désagréable impression de lire un de ces propos lénifiants sur la notion de « bien-être animal » dont on te rebat les oreilles depuis deux ou trois ans...
Vous... qui vous imaginiez l'élevage du toro comme le dernier refuge où les « innovations » profitant à des marchands au service d'une logique productiviste ne passeraient jamais...

Moi, toi, vous... nous quoi, en naïfs invétérés, en indécrottables romantiques, en éternels ignorants, en affreux réactionnaires, nous pouvons aller nous rhabiller !

1 Institut national de la recherche agronomique – Association française des vétérinaires taurins. Cette dernière a récemment octroyé son prix 2010 (le premier) à l'ADAC — des mauvaises langues (mais lesquelles ?) prétendent que l'association cérétane l'aurait reçu pour avoir réussi la performance de présenter trois ganaderías con fundas sur quatre courses...
2 Messieurs, quand on s'adresse à des aficionados, le choix des mots, ça compte.

Image Des Tulio pas « modernes » © Laurent Larrieu/Campos y Ruedos