03 mars 2010

Je viens...


Regarde-moi passer... Caresse-moi de tes yeux, et ne me touche pas. Regarde-moi être... car je suis. Trouve-moi hautaine, précieuse et puante d'orgueil. Regarde mes seins, ma bouche et ne me mérite pas... Regarde, et ne fais que ça. Désire-moi, approche, viens plus près... Je m'éloigne... Ne me possède pas... Va-t'en. Désire-moi encore. Ma nuque, mon dos, mon cul, tout ce que tu rêves d'apprivoiser... Tout cela est à moi, à moi... Et toi, toi tu n'es rien, et tu voudrais me posséder... Regarde ma peau blanche, mes longs cheveux noir azabache et mon regard de feu. Etale les huiles sur le lin, déchire le grain avec les mines de plomb, si tu veux, mais sublime-moi... Ne t'arrête jamais de me sublimer... Jamais. Je suis Art, je suis saoule, je suis vierge de marbre et pute vulgaire... Je suis bourgeoise aux yeux de gitane, mondaine salope au coeur de sainte... Je suis luxe et crasse, étreinte intenable et haine bouillante, atroce fournaise d'août et volubile brise d'avril. Je suis Rafael et Paula... Je suis temple en Camas et seguiriya en Triana... Regarde-moi, regarde-moi encore, regarde-moi toujours, car tu me veux, tu me désires... Sublime-moi.

Je suis Séville, je suis belle et je t'emmerde.