Ça commence dans Toro Mag, sous la plume du très percutant André-Marc Dubos. Je cite : « Comme pour se mettre au diapason de notre société, en perpétuelle quête d'un nouveau gadget, une avant-garde (sic !) de nos intellectuels taurins (remarquez que nous n'avons pas dit "pseudo", parce qu'il y en a bien une paire à sauver) a lancé en fin d'année une campagne destinée à obtenir l'inscription de la tauromachie au patrimoine immatériel de l'UNESCO. Rien que ça. Relayée immédiatement par l'Observatoire des cultures taurines et l'UVTF, caisses de résonance d'autant plus sonores qu'elles sont creuses, cette idée ferait partie de l'opération "union sacrée" de l'afición contre les anti-taurins, et serait la victoire définitive des bons contre les méchants...
... Est-ce bien cela défendre la tauromachie ? La majorité silencieuse de l'afición trouve-t-elle efficace et judicieuse cette agitation médiatique (toujours médiatique !). Détrompez-nous, mais ce désir de reconnaissance ressemble plus au besoin récurrent et irrépressible d'une petite troupe d'élite (sic) de se pousser du col, que son seul moyen d'exister en afición passe par l'affrontement systématique avec les anti-taurins, quitte à conforter, voire augmenter l'importance de ces derniers. Alors, pensez-vous donc, jouer maintenant dans la cour des grands de ce monde ! Le rêve suprême pour la petite caste des "Yo soy" !
... Non, les aficionados ont des préoccupations plus importantes. Ils sont lucides sur les véritables dangers qui menacent la corrida et qui viennent de l'intérieur : décadence du toro bravo, uniformisation de la cabaña brava, perte de connaissances de l'afición, intrusion du business dans la ganadería, etc. »
Ça continue ensuite avec la revue Toros et un éditorial de son directeur reprochant à l'inénarrable de se servir de la tribune de l’OCT pour se mêler des affaires internes de de Fiesta.
Et là, l'inénarrable, il disjoncte, traite le directeur de la vieille dame d'irascible avant de toucher subitement au sublime lorsqu’il écrit que jamais l’OCT, c’est à dire lui, ne se mêlera des affaires internes de la Fiesta en rappelant que « l'article 1 de son règlement le lui interdisant afin de conserver sa cohésion interne ».
Pourtant... Lorsque devant une commission du sénat espagnol, l'inénarrable, parlant en qualité de Président de l’OCT déclare, je cite toujours : « Pour avoir imposé en son temps un poids minimum uniforme qui ne tenait pas compte de la grande diversité des encastes, le règlement de 1960 a provoqué la quasi disparition de plusieurs d'entre eux... », il se mêle bien des affaires internes de la Fiesta et viole l’article 1 de l’association qu’il préside.
Lorsqu’il évoque « une réglementation mal adaptée concerne l'actuel premier tercio... » il se mêle des affaires internes de la Fiesta et viole l’article 1 de l’association qu’il préside.
Lorsqu’il pointe du doigt une dérive réglementaire, conséquence de « la surenchère que l'on observe lors de nombreux reconocimientos, laquelle a pour conséquence d'exiger des normes inédites dans toute l'histoire de la Fiesta », il se mêle encore des affaires internes de la Fiesta et viole l’article 1 de l’association qu’il préside.
Et surtout, lorsqu’il conclue tout ceci, toujours en qualité de Président de ladite association de la manière suivante : « Ce n'est pas au spectacle taurin de s'adapter aux exigences d'un règlement inadapté, mais au règlement d'être conçu en fonction des besoins du spectacle que nous souhaitons produire... Le toreo est un art, et à l'image de la musique, de la peinture ou du théâtre, il ne doit plus être seulement placé sous la compétence exclusive du ministère de l'Intérieur, mais intégrer aussi celui de la Culture... » ; il se mêle quadruplement des affaires internes de la Fiesta et viole tout autant et en toute conscience l’article 1 de l’association qu’il préside.
Il n’y a guère que ses suiveurs autistes pour faire semblant de ne pas s’en rendre compte. Mais de cela, nous en avons pris l'habitude.