24 septembre 2009

La noix d'honneur


Accrochée aux pompons de la chaquetilla (remisée dans le placard) de Frédéric Pascal, torero retraité et revistero éclairé. Empêtré dans sa reseña de la corrida nîmoise de Yonnet due au « phare de Vieux-Boucau » (19 septembre), il s’évertue à décrire, non sans un malin plaisir, les manières (surtout les mauvaises) du troisième toro de l’après-midi. De quoi laisser perplexes aussi bien le non initié que l’aficionado.
Caressant ses boules, le Madame Soleil des ruedos nous raconte que « pattes en avant le troisième crocheta des deux cornes dans les capes » et qu’il « tenta », par la suite, « de soulever le groupe équestre sans pousser, ce qui est précurseur d'une propension aux appuis défensifs sur les antérieurs, donc de charges sans course. » Et, jubile-t-il tout à sa révélation, « cette attente ne fut pas déçue » car « au troisième tiers, il resta statique n'allongeant que le cou pour tenter de saisir l'homme. » Imaginez la scène ! Inutile de vous dire qu’à ce moment précis du récit, l’ex-torero ne voyait pas seulement s’allonger le cou du toro...
Quand on pense que certains ont râlé de ne pouvoir se libérer jeudi dernier, rendons grâce à l'éminent Pascal de leur avoir ôté tout regret.

Le titre est emprunté au Canard enchaîné. Quel dommage que le volatile n’utilise jamais son bec (antitaurin) pour piquer au vif les têtes à claques de notre mundillo national...

Image © Santos Saavedra (1903 – 1977)