Merci à vous, Solysombra et Laurent, pour l’accueil chaleureux réservé à Joseph.
Il est né le 22 septembre 2006, à 00:22 heures. Il fera partie de cette deuxième génération de Toulousains à ne pas avoir connu les corridas intra muros dans la Ville Rose, pour qui les Arènes du Soleil d’Or n’évoqueront rien, ou pas grand-chose, et dont l’évocation du mot « arènes », associé à la cité Gasconne, ne renverra qu’à ce lycée où l’on passe le bac.
Il n’aura pas vécu les triomphes de Nimeño II sur les bords de la Garonne, ni les virées entre potes en direction de Vic-Fezensac, cette véritable terre d’adoption de l’afición toulousaine, en vieille guimbarde pourrie mais fébriles déjà de se goinfrer et de faire couler le Tariquet entre deux courses de taureaux. Il ne lira les pages jaunies du Toril que sur les étagères poussiéreuses de la bibliothèque de son père, si la curiosité le pousse jusqu’à ces hauteurs.
Ses copains d’école, et peut-être lui-même, ne comprendront rien à cette passion étrange qui aide ses parents à vivre, les pieds à Paris et la tête en Espagne, les entraînant vers ces destinations à la fois obscures et aveuglantes de soleil barbare, à la recherche illusoire d’un énigmatique toro blanc, et d’où ils reviennent éreintés, tristes et dépités.
Ses sources de loisirs et de passion seront pléthoriques, parfois à l’excès. Comment, alors, l’aider à appréhender la beauté de cet affrontement entre cet homme qui enfile des bas roses (grotesque, selon la formule de L.M. Dominguín, à l’époque où d’autres marchent sur la Lune) et la bête sauvage. Comment lui faire comprendre cette afición si belle, si épanouissante, mais si exigeante ? Son père, pour y parvenir, devra s’armer de patience, sans garantie de succès.
Mais qu’au moins on ne lui retire pas son argument et son atout le plus grand : le taureau de combat. Tant qu’il restera, dans quelque recoin reculé d’Andalousie, sur les bords du Vaccarès ou ailleurs, des toros qu’on élève pour leur bravoure et leur caste, il restera de l’espoir.