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06 juillet 2013
02 juillet 2013
Les Rencontres d’Arles 2013
Lue comme ça, la chose peut paraître pessimiste, mais, vue au travers de l’objectif et des tirages argentiques de Klavdij Sluban, elle devient toute lumineuse. Je n’ai pas encore parcouru les cinquante expositions des Rencontres 2013. Je me suis pour l’heure seulement attardé dans les jardins de l’hôtel d’Arlatan, pour y découvrir la maison de Victor Hugo, pas celle de la place des Vosges, mais celle de Guernesey. On n’est pas déçu.
Le travail de Sluban est, comme on l’espérait, lourd, délicieusement et lumineusement noir, envoûtant, presque entêtant. Il y a déjà cette expo, immanquable, gratuite, ce qui est rare ici.
Et puis il y a aussi une autre exposition, très attendue, la rétrospective de l’œuvre de Sergio Larrain, à l’église Sainte-Anne, sur laquelle nous allons nous précipiter sans attendre. Larrain, photographe culte, photographe des photographes, photographe rare et dont les éditions Xavier Barral viennent de publier la monographie de ses dix ans de travail. On ne fera pas non plus l'impasse sur le travail de Daido Moriyama, plus contemporain mais d’une puissance rare.
Arles, pour encore quelques jours, c’est la quinzaine d’ouverture et des off, qui disparaîtront trop vite, et puis ce sera plus calme. Il ne me reste plus que quarante-neuf expositions à découvrir, sans oublier le off.
La quinzaine d’ouverture n’est pas forcément le moment le plus apaisé pour aller se rincer l’œil. En 2010, pour le magazine Prosper, l’Arlésienne Sophie Aubert s’en était agacée dans une chronique grinçante… Cette année-là, la mascotte des Rencontres était un rhinocéros. En 2013, c’est un oiseau, une sorte de flamant bleu, ou de pélican, je ne sais pas.
Attention, lâcher de rhino !…
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« “Ah, bientôt les RIP !” (Rencontres internationales de la photographie) me suis-je exclamée l’autre jour en voyant les nouveaux programmes fleurir dans les boutiques. Soixante expos à découvrir, de nouvelles images, de nouveaux regards, même ce bon vieux Mick (Jagger) sera de la partie cette année.
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« “Ah, bientôt les RIP !” (Rencontres internationales de la photographie) me suis-je exclamée l’autre jour en voyant les nouveaux programmes fleurir dans les boutiques. Soixante expos à découvrir, de nouvelles images, de nouveaux regards, même ce bon vieux Mick (Jagger) sera de la partie cette année.
Donc, durant un bref instant, je me suis réjouie que ma ville délaisse son costume traditionnel pour revêtir son habit culturel. Mais c’était sans compter sur cette angoisse insidieuse qui naissait en moi : “Le safari-photo”. Je sens l’incompréhension poindre à ce stade de votre lecture ; un instant, je développe.
Ce que je nomme “safari-photo” se déroule durant la première quinzaine d’ouverture des RIP. La ville se remplie d’une faune étrange, badgée à l’effigie de l’affiche annuelle (cette cuvée est un rhinocéros rose aux cornes vertes), appareil photo en bandoulière, magazine artistique sous le bras et téléphone dernier cri vissé à l’oreille. Ce sont les “pro”.
Les pros se divisent en plusieurs castes.
“L’argentique baroudeur badgé”, repérable de loin à sa veste saharienne, dont les multitudes petites poches contiennent des “cartouches à images”. Armé de la sorte, l’argentique baroudeur badgé erre et traque sa proie : l’autochtone ! En bas des maisons, à l’angle du minimarché de quartier, à la sortie de votre voiture, l’argentique est là, prêt à tirer, pointant son arme en mode rafale sur vous, ou votre chien, même votre poisson rouge…
“Le numérique badgé” est plus vicieux, sournois, moins détectable vestimentairement parlant. Il se fond dans la masse, s’assoie aux terrasses des cafés (c’est justement sa posture statique, sa main greffée à un petit appareil photo, le plus souvent camouflée sous la table, qui le rend repérable) et attend sa proie. Il guette, épie, scrute et tire… Coriace à éviter, celui-là !
Il y a aussi, et j’avoue que ce sont mes préférés, les addicts du “shooting de macadam”. Pour les trouver, rien de plus simple. Ils sont souvent dans une posture particulière, à quatre pattes, tournant autour de 4 cm2 de bitume surchauffé en plein milieu d’une route ou d’une rue. Le shooteur de macadam vous fera un signe autoritaire de la main afin que vous arrêtiez votre véhicule le temps qu’il immortalise ce bout d’asphalte…
Comme cette attitude est assez récurrente, je me questionne : “Et si le macadam arlésien était une sorte de terre promise ignorée de ses usagés ?…”
Les badgés, toutes castes confondues, ont pour doctrine de toujours arborer de manière nonchalante leur laissez-passer. Vous les croisez dans les soirées, à une heure du matin, quand toutes les expos et conférences de la journée sont terminées, un verre à la main, rhinocéros roses à cornes vertes autour du cou comme s’ils étaient nés avec ! Vous finissez même par vous dire : “Mince, je n’aurais pas autant d’assurance avec un rhino en guise de collier !”
Du 3 au 13 juillet, je vais donc rentrer dans une phase de paranoïa aiguë, la peur du flashage intempestif va m’envahir. Mais cette année, c’est juré, on ne m’y reprendra plus. Je ne vais donc plus enfiler le premier vêtement qui traîne au pied de mon lit, je n’aurai plus le cheveu hirsute et le regard bovin pour aller acheter ma baguette matinale ! Poses étudiées pour boire mon café en terrasse, démarche aérienne, port de tête remarquable : voilà le quotidien qui m’attend pour ne pas risquer l’horreur photographique. Je vous abandonne donc vite pour m’entraîner. Les expos de cette 41e édition des RIP ? Je les découvrirai après le 13 juillet, sereinement, en tongs et cheveux rebelles… J’espère vous y croiser, chers lecteurs, mais sans appareil photo ! Par pitié… » — Sophie Aubert, juin 2010.
05 juillet 2012
26 août 2011
Les photos sont là, il ne te reste plus qu’à les prendre
Ce sera peut être un 35, ou un 28, ou même un 50. Il y a là un choix à faire, un vrai choix, une première contrainte.
Ce sera peut-être, un M, un 35, de la Tri-X, toujours à 400, et rien d'autre.
C'est ça, une contrainte, quelque chose qui peut sembler te compliquer la vie mais qui, au final, te la simplifiera. Aller à l'essentiel. Photographier.
Avec seulement un 35 on ne peut évidemment pas tout faire. Par exemple, un avion dans une tour ça va être compliqué. En même temps, un avion dans une tour, ça a déjà été fait... Une corrida aussi ; ce ne sera pas évident de photographier une corrida au 35.
Robert Capa disait : "Si ta photo n'est pas bonne, c'est que tu n'étais pas assez près."
Robert Capa ne photographiait pas les corridas, mais la guerre, la guerre d'Espagne bien entendu, mais pas uniquement puisqu’il a tragiquement disparu au Viêt Nam.
Et puis la corrida ce n'est pas la guerre, ce n'est plus la guerre, me direz-vous. Bon d'accord, mais pour une corrida, sauf à sauter en piste, le théorème de Capa il va être compliqué à mettre en œuvre.
En même temps, photographier une corrida, ce n'est pas si simple, où plutôt, ça l'est trop si l'on n'y prend garde. Elle est où la créativité dans la photographie de corrida ? Elle est très limitée quand on y pense.
Aujourd'hui, une corrida est un spectacle. Un spectacle est une esthétique organisée, un déroulement bien huilé, laissant peu de place à l'imprévu.
La corrida moderne laisse chaque jour de moins en moins de place à l'imprévu. C'est bien la preuve que ce n'est plus guère un combat, encore moins la guerre.
Alors Capa...
Photo prise au Musée de l’Arles antique, pendant les RIP — histoire d’une valise mexicaine...
01 août 2011
La valise mexicaine aux Rencontres d'Arles
24 juillet 2011
Workshop with Klavdij Sluban
Klavdij Sluban est photographe, un immense photographe. Certains le considèrent comme le Pierre Soulages de la photographie. Soulages because le noir.
Cartier-Bresson parlait de l'instant décisif. Robert Franck en déclarant photographier juste après cet instant décisif a, en quelque sorte, tué le père.
Sluban va encore au-delà, en déconstruisant. Klavdij photographie le noir, il part du noir pour arriver à la lumière.
Klavdij Sluban était un ami de Cartier-Bresson, mais aussi de Robert Frank. Sans doute en est-il la continuité.
Et pendant cette semaine hors du temps, c’est lui qui fut notre lumière, notre guide, alors que nous étions parfois perdus dans des endroits très improbables pour ce genre d’écriture photographique.
Cartier-Bresson parlait de l'instant décisif. Robert Franck en déclarant photographier juste après cet instant décisif a, en quelque sorte, tué le père.
Sluban va encore au-delà, en déconstruisant. Klavdij photographie le noir, il part du noir pour arriver à la lumière.
Klavdij Sluban était un ami de Cartier-Bresson, mais aussi de Robert Frank. Sans doute en est-il la continuité.
Et pendant cette semaine hors du temps, c’est lui qui fut notre lumière, notre guide, alors que nous étions parfois perdus dans des endroits très improbables pour ce genre d’écriture photographique.
Pour Klavdij l’art naît de la contrainte. Et il va de soi que nous lâcher une matinée aux Baux-de-Provence est une contrainte, et qu’il aura fallu creuser pour aller chercher au fond de nous-mêmes ce que, peut-être, nous avions à y trouver.
Il y aurait tant à dire sur Klavdij, tant à remercier... Pour les treize participants de ce workshop arlésien, il y a désormais, dans leur vie de photographe, dans leur vie tout court, un avant et un après Klavdij.
Il y aurait tant à dire sur Klavdij, tant à remercier... Pour les treize participants de ce workshop arlésien, il y a désormais, dans leur vie de photographe, dans leur vie tout court, un avant et un après Klavdij.
04 juillet 2011
La valise mexicaine
Destin heureux d'une valise perdue à Paris en 1939, retrouvée à Mexico en 2007, et qui donne lieu, cet été à Arles, à deux événements :
— la projection en avant-première mondiale, au Théâtre antique le mardi 5 juillet à 22h15 (demain !), du film de Trisha Ziff, et
— la tenue, au Musée départemental Arles antique du 4 juillet au 18 septembre, d'une exposition réalisée par l'International Center of Photography de New York.
>>> Le film | L'exposition (cliquer à gauche sur "Documents" puis "La valise mexicaine") | Le portfolio sonore
Affiche © Les Rencontres d'Arles
26 décembre 2009
Paolo Pellegrin
A Camposyruedos on ne fête pas le nouvel an mais, rendez-nous en grâce, nous vous offrons un petit cadeau de Noël. Un petit que dis-je ? Un énooorme cadeau de Noël, un truc, faut voir.
C’est notre chouchou du moment. Notre chouchou du moment et pour un bon moment je pense.
Pellegrin qu’il s’appelle, mais rien à voir avec Manon. Celui-là de Pellegrin il s’appelle Paolo, il est italien et membre très officiel de l’agence Magnum depuis 2001. 2001, l’année de naissance de ma fille tiens... mais ça n’a rien à voir.
Paolo Pellegrin j’y suis tombé dessus en 2008 à Arles pour les RIP. Et là, le choc fut énorme, mémorable.
Des tirages très grand format, un noir et blanc granuleux, profond, émouvant, puissant et visiblement argentique.
Un choc autant esthétique qu’émotionnel. Paolo Pellegrin, il photographie les guerres, la bande de Gaza, les types du Hezbollah mais aussi ceux d’en face. Les enturbannés de tous bords. Et puis les autres évidemment, qui n'y sont pour rien, ou pour pas grand-chose.
Alors bien sûr on peut se poser la question de la légitimité d’esthétiser ainsi (c’est français ça ?) la guerre et la violence.
Vous jugerez par vous-même. Nous trouvons tout cela d’une immense dignité, un peu à la manière d'un Stanley Greene, mais avec un regard peut-être un peu plus... Enfin vous verrez.
Paolo Pellegrin...
03 août 2009
Autoportrait d'un timide
Un cliché totalement hors sujet pour annoncer la dernière galerie de la féria d’Orthez en rubrique RUEDOS du site consacrée à la novillada d’Ángel Nieves.
Un cliché hors sujet pris samedi dernier à Arles, pour les RIP, qui fêtent leurs 40 ans, et où il est interdit de manquer l’époustouflante rétrospective consacrée à Willy Ronis. Chez les plus contemporains un travail entêtant et en noir et blanc de Tomasz Gudzowaty, ou encore celui de Giorgia Forio, sans doute les deux expos qui m’ont le plus ému en presque sept heures de visites au pas de charge, c’est-à-dire en effleurant très superficiellement la soixantaine d’expositions.
Me faut maintenant y retourner, plus tranquillement, et déguster.
26 août 2008
RIP

Les RIP proposent une soixantaine d’expos. Un pass pour la totalité de celles-ci vous reviendra à 26 euros et même 21 si vous êtes un des heureux adhérents de la Fnac ou si vous bénéficiez d’un quelconque tarif préférentiel. Ça commence déjà bien je trouve. 26 euros pour 60 expos…
Pour la première fois, la majorité des expositions sont concentrées en périphérie immédiate de la ville, dans les anciens ateliers de la SNCF. Nous en avons donc terminé d’arpenter les ruelles arlésiennes, notre guide à la main, à la recherche d’une salle d’exposition improbable, ou du grenier à sel, que je ne retrouvais jamais d’une année sur l’autre. Ça avait aussi son charme. Mais la concentration des expos en un lieu principal a aussi ses avantages dont celui de vous économiser des heures et des kilomètres de marche.

Evidemment, les amateurs de fashion pourront toujours commencer par se délecter des robes coutures de Christian Lacroix proposées au musée Réattu. Des robes haute couture dans le cadre des RIP c’est presque autant hors sujet que du jazz sur CyR… Oui, sauf que Christian Lacroix est cette année le commissaire invité des Rencontres. Donc ça n’est pas si hors sujet que ça. Quoique…
Comme à mon habitude, j’exagère. Il y a en ville une expo absolument incontournable, à l’église des prêcheurs : des photographies de Peter Lindbergh réalisées sur la plage de Beauduc, en noir et blanc, et tirées en très grand format. « Peter Lindbergh a investi depuis sept ans la plage de Beauduc, en Camargue, pour photographier des bad boys et des filles maquillées qui laissent un indéniable trouble au visiteur. »
Et pour le coup, ce sont un peu plus que des photos de mode, ça va bien au-delà, d’où l’intérêt de la chose. Il y a évidemment Beauduc, l’immensité de Beauduc, cette lumière, le côté sauvage ; tout cela parfaitement rapporté dans ces grands formats qui eux-mêmes trouvent parfaitement leur place dans le cadre impressionnant de cette église dont l’aspect à la fois délabré et sauvage n’est pas lui-même sans rappeler justement… Beauduc. Yeeees…

A l’opposé, j’ai beaucoup aimé les autoportraits introspectifs de Jamie Isaia, l’Albanie du Grec John Demos, l’Italie de Mimmo Jodice, ou les wagons du métro de New York d’Ethan Levitas, sans oublier les époustouflantes natures mortes de Guido Mocafico.
Je ne vais pas non plus vous dresser une liste, simplement vous engager à aller flâner, profiter et vous laissez entraîner dans ces ateliers, là où vous porteront vos pas, vos envies et votre regard. Et n’ayez pas peur, c’est fléché !
Lien utile : www.rencontres-arles.com.
Message perso pour Yaya Les trois clichés qui illustrent ce post ont été pris au 17 mm... On peut évidemment cliquer sur les photos.
23 août 2008
Eloge du flou

Tenez, prenez par exemple cet extrait d’article signé Alain Rémond pour l'hebdomadaire Marianne. C’était à l’occasion du salon de la photo. Lisez plutôt : « Afin de pourfendre les photos floues, les boîtiers sont truffés de capteurs gyroscopiques qui détectent les tremblements, stabilisent les optiques et corrigent les tressaillements du photographe. De plus, la sensibilité toujours croissante des capteurs de lumière (3200 ISO aujourd'hui) contribue aussi à réduire la durée de la prise de vue (vitesse d'obturation) et donc les risques de flou. Et ça, visiblement, c'est un progrès. Vous voulez que je vous dise ? Je suis consterné. Grâce aux progrès du progrès, il va devenir impossible de faire des photos floues. Or, le flou, c'est ce qu'il y a de mieux dans la photo. Le flou, c'est la vie. Le flou, c'est le mouvement. Le flou, c'est la poésie. Tout le monde fait des photos nettes. Des photos impeccables, bien dégagées sur les oreilles. Mais où est le mystère, dans une photo nette ? Hein, où ? Alors que le flou, c'est la porte ouverte à l'imagination, au rêve, au fantasme. Le flou, c'est fou ! Il faut le clamer haut et fort : c'est une déplorable habitude que de balancer à la poubelle les photos floues. »
Oui, certes, à condition de le maîtriser un minimum le flou, de savoir où, quand et comment on veut l’utiliser… Mais c’est effrayant ça de se dire qu’à l’avenir les nouvelles technologies nous interdiront le flou, le bougé. Le photographe n’aura donc même plus la possibilité, en conscience, de rater ses photos. Terrifiant.
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