Enrique Ponce hier à Madrid (20 mai 2006) nous a étonnés en se la jouant de verdad avec un cinqueño pregonao de José Luis Pereda remiendo, sorti en seconde position et auquel la présidence aurait peut-être pu imposer la pose des banderilles noires pour éviter la grande quantité de capotazos qui ont été donnés pour l’amener au cheval que Ponce avait justement ordonné de placer dans le terrain du toril.
Certains ont dit qu’il avait joué à l’engañabobos (au trompe couillon), oui, mais avec l’autre toro. Avec le Pereda il a aguanté des attaques effrayantes sur la corne gauche pour commencer et ensuite avec le côté droit avec notamment un terrible gañafón.
Sur ce côté droit il a essayé de toréer par redondos de verdad, en se croissant et en parvenant à donner une série authentiquement estimable alors que le reste fut moins net.
La vérité est que se pregonao faisait peur. Et pour ceux qui ont des doutes, demandez-le à la cuadrilla du Valencien, qui est une spécialiste de la lidia suave de ces animaux dociles que Ponce a l’habitude de toréer mais qui fait naufrage lorsque surgissent pareilles difficultés.
Dans ce contexte et avec ce Pereda, Ponce a dû se débrouiller seul et il le fit avec une intelligence et un courage auxquels il ne nous avait pas habitué ici à Madrid.
Il perdit enfin l’oreille pour avoir perpétré la suerte suprême de manière infâme.
D'après Bastonito