11 octobre 2012

Hallelujah


Le mystère est révélé ! Oui, quand il s'agit de Dieu on utilise le verbe révéler. D'ailleurs, on dit aussi « révéler une photographie ». De là à penser qu'il y aurait une part de Dieu dans la photographie… Bref, bref, le mystère est tombé ce matin. Du ciel ? Non, c'eût été trop facile, trop attendu. Du Vatican ? de Lourdes ? de Fátima ? de La Mecque ? de Jérusalem ? de Nîmes ? Pfiou, rien de tout cela.

Depuis ce matin, nous savons enfin qui conseille Dieu. Imaginez-vous la nouvelle, the scoop. C'est la fin de l'Histoire, la libération d'une eschatologie trop longtemps contrainte et refoulée — j'ai écrit « eschatologie », esprits pervers. Dieu a un conseiller, on le sait depuis ce matin. En me régalant d'une courgette que je pris plaisir à observer grandir par les chaudes journées d'été que l'automne nettoie de sa pluie lourde et orageuse (oh, que c'est beau ce que j'écris !), je me disais qu'au fond de moi j'avais senti la chose arriver. C'était pas possible, je me disais, que Dieu puisse faire autant de conneries tout seul. Même en se forçant, même en insistant, même en déconnant, Dieu c'est Dieu quand même, parfait, loin de nous, un type comme ça peut pas autant disjoncter et si souvent. Voyez-vous, ça je le sentais que derrière Dieu y'avait un chevelu mal peigné qui tirait les ficelles, rat d'officines, pensée d'égoûts. Eh ben voilà, on y est, Dieu a un conseiller spécial et, en plus, mais c'est ça le pire, il l'écoute ce conseiller au lieu de lui dire d'aller voir ailleurs s'il y est (m'est avis qu'il aurait cherché longtemps le bougre). Non, rien, il l'écoute et fait ce que l'autre Raspoutine lui souffle. Il lui aurait dit d'ouvrir la mer qu'il l'aurait fait ! Il lui aurait dit de multiplier les petits pains industriels congelés, il l'aurait fait ! Il lui aurait dit de mettre un bonnet de bain pour aller à la piscine… il l'aurait fait ! Dieu en bonnet de bain, vous le croyez, vous ?

Depuis ce matin, donc, le monde sait qui conseille Dieu : « Pour la petite histoire, ainsi que me l'a confié un proche de José Tomás, celui-ci a lu, peu avant son encerrona nîmoise, la lettre ouverte que j'avais écrite au Juli, et dans laquelle, entre autres suggestions, je lui demandais de mettre en valeur le toro durant le premier tercio. De là viendrait, toujours selon ce proche, sa décision de mettre les toros en suerte comme il l'a fait. » André Viard in Terrestaurinesetdivines.com, édito du 11 octobre 2012 (faut cliquer juste avant la biographie).


Photographie José Tomás (Dieu) mettant correctement en suerte un toro sur les conseils d'A. V. — Laurent Larrieu/Campos y Ruedos