26 juin 2009

Oui mais Non


Pas bien sec en sortant de la douche. Une brosse à dent collée sous la molaire droite, une tartine beurrée sous la gauche, un café con leche au milieu, la journée ne commence jamais sans le 7/9 de Nicolas Demorand, France Inter. C'est ainsi.
Moi, je suis pas du matin. Le matin, faut rien me demander, le matin, faut pas faire chier. C'est comme ça.
Et puis, vers 8h45, ce matin-là, y'a eu Thomas Legrand, le chroniqueur politique de l'émission. J'aime bien ce qu'il dit, Thomas Legrand. Et ce matin-ci, il disait ça : « … alors, la Gauche et la Droite, c'est un peu comme le toro et le toréador... [Houlaaaaaaaa !] Le toréador agite sa cape rouge, ce qui a le don d'énerver le toro, qui , du coup, charge sur l'étoffe. »
Et tè, pardi...
« … Le toréador profite de la naïveté du toro et le fait tourner en bourrique, en l'obligeant à revenir à la charge bêtement, et à foncer inutilement sur la cape.. »
Arrête !...
« Un peu comme la gauche fonce dans l'étoffe écarlate offerte de notre bien-aimé président, sans jamais penser à foncer sur la vraie cible : celle qui est aux commandes de la cape... »
Mais qu'ils sont cons, ces bestiaux !!!!
« … Au fond, le jour où l'animal comprendra que ce n'est pas sur la muleta qu'il faut charger, mais bien sur la personne qui se trouve au bout, les toréadors ne se risqueront plus à jouer avec les bêtes à cornes, et les toros, eux, paisseront tranquillement dans leurs prés… »
Aieeeeeeeeeee !!!!

Alors, oui d'accord, mais en fait, non ! Ça, c'est bon pour toutes les gauches et droites du monde aussi stupides soient-elles, cher Thomas, mais pour les toros, c'est différent. Sans ces 20 petites minutes de fureur et de fracas, au coeur d'un ruedo spécifiquement dévoué à sa cause, le toro bravo n'existerait pas, car le problème de ce bel animal, c'est qu'il ne sait rien faire d'autre qu'exprimer sa sauvagerie en fonçant notamment dans les "draps rouges". La bidoche, bien moins qu'un charolais, les travaux des champs, je doute que même les laboureurs thaïlandais ne craquent pas d'avantage pour un bon vieux John Deere !!! Alors quoi ?… Hein ? Et ben oui, la bagarre, les coups de tronche, le pet, le fight, le patac, la sanquette, la corrida, quoi ! Sans ça, même plus la peine de le chercher dans les prés andalous, car non, cher Thomas Legrand, on n'élève pas les toros de combat pour qu'ils tapent des belotes, en attendant de se faire prendre en photo par le premier avatar de Yannick Olivier venu !

N'en doutez plus, m'sieurs dames, un des grands paradoxes de la corrida de toros, c'est finalement que, plus on tue des toros dans l'arène, avec tout le dégoût que cela provoque chez les gentils antis et autres Mary Poppins de la pensée, plus on les sauve…

Cette satané corrida est un commerce qui fait bouffer bien du monde... y compris et surtout, les toros !
El Batacazo