Ce nom ne vous dit peut-être rien... En 2003 à Madrid, lorsque je franchis le seuil du massif et pourtant élégant Círculo de Bellas Artes, Manuel Padorno m’était totalement inconnu. L’affiche de l’exposition que lui consacrait l’institution madrilène — une main ouverte et puissante posée contre un mur — aiguisait certes la curiosité du visiteur mais ne lui dévoilait rien du travail du Canarien. Et pour cause, il fabriquait de la poésie ; il maniait les pinceaux et les couleurs ; il aimait les toros ; il connaissait la musique ; il parlait à la radio ; il écrivait dans des journaux ; l’architecture le passionnait et l’enfant qu’il était resté récupérait et inventoriait tout un tas d’objets rejetés par l’océan sur les plages de Las Palmas !
Simplement heureux de cette rencontre avec un nouvel « ami », je quittai les lieux le sac à dos lesté d’un superbe catalogue, pensé, conçu et édité avec toute la force de l’amour. Manuel Padorno est mort en su casa de Avenida de los Toreros, en Madrid, el 22 de mayo de 2002, un jour de San Isidro et quarante après Joaquín Vidal. Il avait 69 ans.
Exposition MANUEL PADORNO 1933 - 2002 / Sala Minerva, Círculo de Bellas Artes, Madrid / Présentée par Juan Manuel Bonet / Du 30 septembre au 30 octobre 2003.
Avis de recherche Joaquín Vidal rédigea un texte, ¿Quién mira al toro?*, figurant dans le catalogue Manuel Padorno, Nómada urbano : Toro, Museo Español de Arte Contemporáneo, Madrid, 1985. Si par le plus grand des hasards un lecteur... contact@camposyruedos.com ! Par avance, merci.
* C’est vrai ça... Qui se soucie encore du toro ?
Image Nómada urbano 137 : Toro cerúleo, 1985 / Technique mixte, bois et corne sur toile, 200 x 200 x 35 cm © Manuel Padorno