01 septembre 2013

Le prix Con tout court


Exception française, la rentrée littéraire est un phénomène qui donne l’occasion à une foultitude de journaux, revues, fanzines et autres de nous conseiller quoi lire dans les mois d’automne qui se profilent. Chaque année ou presque on nous vend du Nothomb, du Angot et autre littérature industrielle sans aucun intérêt, si ce n’est celui — et ce n’est tout de même pas le moindre — de focaliser un temps l’attention des Français sur les livres, parmi lesquels, peut-être, ils dénicheront une pépite… rare, faut-il en convenir. 

Aujourd’hui, appliquons cet exercice à l’envers en ce qui concerne la « critique » taurine, qui n’a plus rien de critique et encore moins de littéraire. À l’envers, c’est-à-dire qu’au lieu de conseiller nous allons déconseiller la lecture de certains compte rendus de la très gentillette corrida de Cebada Gago « lidiée » samedi 31 août dans les arènes bleu ciel et blanc de la basco-gasconne Bayonne.

À éviter absolument, donc :
— La chronique pitoyable de Maurice Berho (Mundotoro.com), qui ne comprend pas un public qui conspue David Mora et qui prend fait et cause pour le ganado de Cebada Gago. Berho fréquente de trop près les toreros et tout ce qui tourne autour pour être un minimum critique, audible et crédible. Au final, il est à l’unisson du niveau du site Internet pour lequel il « travaille ».
— La reseña espagnolesque de ce cher Patrick Beuglot (Toros2000.com), qui faisait la moue en callejón parce que, chez lui, le public ne comprend jamais rien alors que lui « sabe »
— Le compte rendu de Pierre Vidal (Corridasi.com)… Oups, lui n’était pas là, toujours à Mimizan. Donc, l’éphéméride de Pierre Vidal a été pompée sur Opinionytoros.com, qui n’avait a priori personne pour « reseñer » la course et qui a dû recopier l’entête de la reseña de Jean-Louis Haurat pour Aplausos.es. Là, on y apprend que Mora ne s’est pas entendu avec le cinquième. Point. Euphémisme, merci Jean-Louis, l’information est intéressante.
— Sur Burladero.com, Roger Martin témoigne d’un talent certain pour le résumé et pour ne froisser personne, en particulier David Mora, qui a juste agacé le public en ne voulant pas trop voir le cinquième. Ah bon ?
— Ce matin, dans Sud Ouest, Zocato est le seul à critiquer un tant soit peu l’attitude minable de Mora à son cinquième, tout en omettant d’écrire un seul mot sur le tercio de piques responsable de la colère du public.

Vous avez donc la possibilité de ne pas lire tous ces textes sur cette gentillette et très desigual corrida de Cebada Gago, à la sortie de laquelle nous étions deux ou trois « brameurs » avec le sourire aux lèvres d’avoir assisté à une belle bronca à l’encontre de ce grand tricheur qu’est David Mora, qui, non content d’avoir sciemment laissé assassiner le cinquième sous une pique trasera et interminable, a pris la mouche et a refusé de voir le toro au troisième tiers. La bronca du public a débuté aux piques pour ne s’achever qu’au moment où les areneros nettoyaient la piste. Pour passer définitivement pour un morveux, le gominé David Mora ne trouva rien de mieux que de faire des gestes déplacés à l’endroit de la colère du public pour la provoquer encore plus. Souhaitons maintenant ne plus revoir ce torero profilé, abuseur de pico et de tricheries en tout genre, dans les ruedos l’année prochaine.

Vous pouvez éteindre votre ordinateur.


Dernière minute. — Évitez aussi la chronique de Jean-Michel Dussol dans Torobravo.fr… Non, vraiment, n’y allez pas !
Dernière minute bis. — Selon certaines sources (à confirmer évidemment), le troisième toro de Cebada Gago, annoncé 462 kg, ne passait pas, paraît-il, la barre des 400 kg… Nous savons tous que trapío et poids sont deux choses différentes, mais tout de même !
Dernière minute ter. — Fuera la cuadra éléphantesque et immobile de monsieur Heyral qui nous gâche tous les tiers de piques partout où elle passe !


>>> Retrouvez, sous la rubrique « Ruedos » du site, une petite galerie consacrée à la corrida de Cebada Gago combattue à Bayonne.