16 décembre 2010

Eugenio Lucas Velázquez


Alors que j'étais occupé à cliquer, cliquer encore et cliquer toujours, à droite en haut en bas et à gauche, puis en haut à gauche à droite et en bas, etc., je finis par tomber sur cette vignette montrant une superbe aquarelle de petit format du peintre espagnol Eugenio Lucas Velázquez (1817-1870). Inutile de citer Michel de Piles, l'auteur de l'article, les curieuses et les curieux monteront à La Tribune de l'Art pour y voir mieux. En revanche, histoire d'étayer ce post et d'éviter à ces mêmes curieuses et curieux de s'écorcher les yeux sur l'illustration représentant le panneau didactique de l'exposition*, je prends la peine d'en recopier les deux ultimes paragraphes. D'abord le dernier : « Les scènes de tauromachie occupent une place importante dans la production picturale de Lucas. Suivant le sillage laissé par Goya et d'autres peintres du XIXe siècle, cette thématique, tellement enracinée dans la tradition espagnole, éveilla l'intérêt de l'artiste, jusqu'à devenir, avec les compositions picturales galantes où figurent majas et majos, l'un des genres qui a le plus contribué à faire de Lucas l'un des principaux représentants de la peinture castiza. Cependant, certains dessins aquarellés permettent de découvrir une technique plus libre et spontanée, qui ne semble pas subordonnée à la fonction narrative de l'image et qui dépasse le stéréotype qui caractérise une bonne partie de son œuvre picturale. » Puis l'avant-dernier, qui m'éclaire sur le pourquoi de ma fascination pour ce dessin aquarellé : « Peut-être s'agit-il d'un des apports les plus originaux de Lucas, sa contribution la plus singulière à l'histoire de l'art espagnol et celle qui l'a rendu le plus populaire. Il s'agit d'une poétique, sans comparaison dans la scène artistique espagnole, et qui est dominée par une imagination très féconde et qui se manifeste par des formes de représentation complètement capricieuses et même inquiétantes ; il s'agit de taches de couleur qui se distribuent sur la surface du papier de manière arbitraire et même hasardeuse. En réalité, ce langage met Lucas en relation avec d'autres créateurs de son temps qui, comme Alexander Cozens, Constable ou Turner, s'exercèrent aussi à ce type de compositions. »

* L'imaginaire d'Eugenio Lucas. Influence de Goya dans la poétique romantique, Museu nacional d'art de Catalunya, Barcelone, du 4 novembre 2008 au 1er février 2009.

Image Eugenio Lucas Velázquez (1817-1870) / Suerte de varas, vers 1840-1850 / Aquarelle, 16,1 x 25,1cm / Madrid, Museo nacional del Prado © Archivo fotográfico, Museo nacional del Prado, Madrid