12 novembre 2006

La balance nîmoise


Il était une fois dans la Nîmes antique, un maquignon bien malin qui avait amassé une belle fortune grâce à son activité de négoce : Simonius Casasius. Naturellement doué pour les affaires, notre homme avait mis au point un fin stratagème pour améliorer ses bénéfices, une balance spécifique étalonnée au poids minimal de 460 kg. Si ses bestioles étaient d’un gabarit insuffisant pour rendre crédible le manège, Simonius faisait des lots, roulant son client par l’attrait du prix de groupe.
De marché en marché, le petit Casasius devint un homme riche, un des notables les plus influant de la cité romaine. Depuis, nul ne sait ce qui est advenu de la balance magique. Oublié, enfoui, aucune fouille n’a encore permis de retrouver le précieux objet, à moins que la découverte ne fût pas déclarée.

Si pour la plupart des archéologues qui traquent depuis des années la balance de Casasius, tel un trésor, les espoirs sont vains, je pense pour ma part avoir retrouvé la trace de la fameuse antiquité et ce grâce à des fouilles taurines ! En effet, l’analyse des poids annoncés dans l’amphithéâtre romain en la présente temporada (2006) donne 13 toros aux poids de 460 kg, limite minimale pour une arène de première catégorie. Ce qui en seulement une année est surprenant pour ne pas dire étrange. De là à suspecter l’empresa nîmoise de piller le patrimoine historique de la ville, il n’y a qu’un pas, que je me garderais bien de franchir car je ne suis tout de même pas… une balance.

Si tel était le cas et en vue de l’adjudication de la première ville taurine du monde, je vous rassure, là-bas il n’y a point d’amphithéâtre et de toute façon la balance de Casasius est unique. Alors, le toro de 460 kg à Madrid ce n’est pas pour tout de suite, à moins que le lien historique prôné ci-dessus soit totalement erroné. La balance nîmoise n’a peut être rien à voir avec son ancêtre, cachant une supercherie bien plus malicieuse. Tenons-nous en donc à la légende de Simonius Casasius !