30 janvier 2006

Manque de substance nîmoise


Le club taurin nîmois Les Amis de Pablo Romero a écrit au maire de la ville dans le cadre de l'affaire Folque de Mendoça. Ils nous ont transmis leur courier que voici. Bien entendu, nous vous communiquerons la réponse, s'il y en a une.

Monsieur le Maire,

En ce début d’année 2006 et pour la première fois dans l’existence de notre club taurin, le conseil d’administration a décidé de réagir à l’unanimité pour exprimer l’opinion d’aficionados de base, c’est-à-dire ceux qui paient leur place.
Notre club, depuis 15 ans, défend avec conviction et bénévolat une certaine conception de la corrida et du toro bravo. Nous souhaitons évoquer quatre points :
- la décision de la ville de Nîmes au sein de l’UVTF ;
- le jeu des acteurs dans le microcosme taurin ;
- préparons l’avenir et travaillons ensemble ;
- ouvrir un débat sur l’avenir et une vision partagée de la corrida dans 20 ans.
La décision de la ville de Nîmes au sein de l’UVTF
Suite aux recommandations de l’UVTF demandant aux villes de ne pas programmer la ganadería Palha en 2006 suite aux résultats des expertises sur les cornes saisies, la ville de Nîmes a décidé de ne pas tenir compte de cette recommandation. De facto, l’UVTF a considéré que la ville de Nîmes s’excluait de l’Union.
Nous déplorons la décision prise unilatéralement par la ville de Nîmes. L’UVTF est ce qu’elle est, mais elle a le mérite d’exister. Elle a crée un règlement taurin français qui, à ce jour, est le seul garant pour les aficionados d’un minimum d’éthique taurine. Cette position a crée une division affichée au grand jour et cela ne sert pas, selon nous, l’avenir de la corrida. Il y a certainement la possibilité d’améliorer bien des choses au sein de l’UVTF, notamment le déroulement de la saisie des cornes et la défense du premier tiers. Mais en général, la réforme se pratique de l’intérieur et non par la politique de la chaise vide ou de l’abstention.

Le jeu des acteurs dans le microcosme taurin
Nous distinguons cinq acteurs différents qui agissent ou subissent dans notre petit monde taurin et qui nous passionne tous :
- le mundillo : toreros, apoderados, subalternes ;
- les ganaderos ;
- les empresas ;
- les élus politiques des villes à tradition taurine ;
- les aficionados.
Très souvent, trop souvent même, les aficionados ont le sentiment de se retrouver seuls face aux quatre autres acteurs. Les intérêts divergent-ils ? Partageons-nous la même vision de la corrida aujourd’hui et de son avenir ?
En tant qu’aficionados regroupés au sein d’un club taurin, nous exprimons notre crainte d’une évolution, dans les prochaines décennies, vers une corrida sans combat.

Préparons l’avenir et travaillons ensemble
A l’heure où les attaques d’anti-corridas se multiplient sur le terrain, au niveau européen et dans les positions individuelles ou collectives des instances politiques, nous, aficionados, proposons que tous les acteurs se mobilisent pour décider ensemble des actions concrètes.
Si nous souhaitons réellement tous promouvoir et maintenir les traditions, nous devons :
- concevoir une féria des aficionados Sud Est/Sud Ouest ;
- favoriser les spectacles dits mineurs (novilladas, NSP, capeas) ;
- créer une dynamique à l’intention des JEUNES pour leur permettre de s’approprier notre culture et ainsi faire perdurer la tradition ;
- instaurer une politique de tarifs moins élitiste, offrant à tous les aficionados la possibilité de se rendre régulièrement aux arènes et la création d’un tarif spécifique destiné aux jeunes ;
- soutenir la vie associative et les initiatives des clubs taurins.

Ouvrir un débat sur l’avenir et une vision partagée de la corrida dans 20 ans
- intégrité du toro bravo ;
- place du premier tiers ;
- règlement ;
- participation effective des aficionados dans les différentes instances (CTEM, UVTF, etc.).
Soyez convaincus que les aficionados sont disponibles, constructifs et prêts à se mobiliser pour soutenir la fiesta brava.

Le Club Taurin des Amis de Pablo Romero
Le Président,
Serge Sánchez