25 janvier 2006

Ça laisse rêveur...


Pour les aficionados du Sud-Est de la France qui ne lisent pas notre quotidien "adoré", voici un article paru ce mercredi 25 janvier 2006. La langue de bois et le manque de considération de l'afición prennent ici tout leur sens. Je vous laisse juger.

Conseil Municipal A propos des subventions versées aux associations, la liste Alternative citoyenne a reposé la question du coût des corridas. Appel à la transparence.
Jean-Louis Hugon Après le vote du budget primitif (« Sud Ouest » d'hier), d'autres décisions majeures ont été prises, lundi soir, par le Conseil municipal quant aux chantiers importants à venir (lire ci-contre). Mais la question des subventions accordées aux associations fut sensible, notamment celle d'un montant de 83 603 euros (+25 % par rapport à l'an dernier) accordée au Comité des fêtes de la ville, pour lui permettre de boucler le budget de la Madeleine 2005. Sur ce sujet, c'est André-Marc Dubos (Alternative citoyenne), qui est monté au créneau, justifiant son vote négatif par sa demande d'une plus grande transparence. Pour lui, « Mont-de-Marsan surpaye de manière honteuse les spectacles taurins donnés dans les arènes, parce qu'elle en confie la gestion à un prestataire de service espagnol sans se préoccuper de la réalité du marché. Par l'astuce juridique d'une association loi 1901, elle évite ce qui semble la mesure la plus logique, celle d'un appel d'offres. Pour 2005, il a été versé au prestataire un montant de plus d'1,3 M sans détails et sans contrôle pour des prestations globales. Que pourraient en penser les entreprises françaises qui concourent pour des marchés publics souvent moins importants avec une jungle de paperasses administratives ? »

Pourquoi pas la régie ?
Pour l'élu, plutôt au fait des choses taurines en tant que rédacteur de la revue spécialisée Tendido Sol, la quasi-totalité des grandes villes taurines françaises a abandonné ce mode de gestion. Certaines ont convié à des organisateurs privés, d'autres sont passées en régie municipale, avec prestataire de service ou non, ce qui permet de mettre les sociétés en concurrence et d'obtenir des tarifs intéressants. M. Dubos cite l'exemple de Bayonne qui fonctionne en régie municipale avec appel d'offres. « Ainsi, c'est le même prestataire (la casa Chopera, NDLR) qui a remporté le marché, mais à des conditions plus avantageuses pour la ville. » Il ajoute qu'ainsi, « les plateaux proposés ne sont pas le jouet d'intérêts et d'échanges entre professionnels ne concernant pas Mont-de-Marsan, mais seulement le prestataire (voir la catastrophe Javier Conde). » Rappel de la venue calamiteuse du torero gitan l'an dernier, qui avait déjà déçu toute l'aficion en 2004 sur les deux contrats obtenus grâce à sa prestation 2003, il est vrai, envoûtante. Pour ces raisons, Alternative citoyenne demande « d'abandonner le mode de gestion actuel, inefficace, opaque et qui génère doutes et suspicions. Pourquoi la Régie municipale ne serait pas avantageuse pour les corridas, alors qu'on se félicite de ce système quand il s'agit de l'eau ou des pompes funèbres municipales ? »


Argument financier
Le sénateur-maire Philippe Labeyrie, interrogé par nos soins hier matin sur le sujet, a commenté : « il est très facile de critiquer de l'extérieur, alors que j'ai proposé à M. Dubos de siéger à la commission taurine et au Comité des fêtes, et qu'il a toujours refusé. Quant au problème financier, il est faux de dire que certaines villes s'en sortent mieux que d'autres. Peut-être à part Dax, toutes les villes taurines sont en déficit de fréquentation ». C'est d'ailleurs ce même argument financier qui, selon le maire, explique la suppression de la novillada piquée du jeudi des fêtes. « Moi, lance-t-il, je veux bien qu'on se fasse plaisir avec ce spectacle, mais ici il est toujours déficitaire. A Mont-de-Marsan, les gens sont intéressés par les corridas et pas par les novilladas. On ne peut pas dépenser l'argent ainsi, alors que les spectacles taurins continuent de payer une grande partie de la fête locale. » Autre commentaire de M. Dubos, qui condamne « l'attitude inadmissible du Comité des fêtes qui a envoyé la police sur les gradins, le dernier jour pour faire taire les aficionados mécontents, de la peña Escalier 6. » Sur ce point, Christian Cazade, premier adjoint, explique simplement que « les policiers sont intervenus non pour empêcher les gens de s'exprimer, mais pour veiller à ce qu'il n'y ait pas de règlement de comptes vis-à-vis des voisins de gradins, qui les avaient pris à partie. »

Sud Ouest
du mercredi 25 janvier 2006.