La tauromachie doit-elle absolument se décliner à toutes les sauces ? C'est la question que je me posais en quittant les arènes de Samadet le 12 février 2006. Ouverture de la temporada peut-être mais dans quelles conditions ? Est-il décemment raisonnable d'organiser une novillada dans des arènes de course landaise comme le sont celles de Samadet ?
Observer la course d’un toro est essentiel pour qui désire comprendre le sens de la lidia. Cette observation est de tous les instants, lors de chaque tercio. Dans une arène de course landaise, donc rectangulaire, il me semble fort difficile d’évaluer certaines courses et de se faire par là même une idée de l’évolution du toro tout au long de son combat.
L’exiguïté et la physionomie du ruedo de Samadet ont obligé les novillos à des courses courtes, heurtées et « cassantes ». Les tercios de banderilles ont été à ce sujet très révélateurs. Les novilleros et banderilleros ont eu du mal à trouver le terrain idéal, à éviter de devoir clouer entre les cornes et les planches. Les aficionados n’ont pas pu évaluer correctement le comportement de bichos obligés de couper leur course et de se tordre pour pouvoir charger.
Outre les courses, les notions de distances sont également primordiales dans la lidia d’un toro de combat. Malheureusement, cette distance, nécessaire en particulier lors des piques, fut réduite à la portion congrue.
Les arènes de course landaise ont tout le charme du monde et de leur terre mais elles ne sont pas du tout adaptées aux exigences de la lidia d’un toro.
Cela dit, il n’y eut pas grand-monde dans le public pour réagir à cela. On me répondra qu’autrefois les corridas étaient données sur les Plaza Mayor des villes espagnoles, donc dans des arènes rectangulaires et je dirai d’accord mais c’était il y a un siècle et depuis (et ce dès le XIX° siècle) les plazas sont rondes comme des pommes… Il y a peut-être une logique…