01 juin 2013

Adieu, torero


« Adieu, torero. »

C’est l’histoire d’un matador pas tout à fait abouti et d’un Français pas tout à fait soldat. Mais les deux sont tout à fait, parfaitement, totalement dans la merde de la guerre d’Espagne, sur le front de l’Èbre, coincés sous l’ombre caressante d’un olivier.

J’ai lu quelque part que c’était construit comme une scène de théâtre. Peut-être, mais j’ai trouvé que ça ressemblait à une lidia en trois tiers durant laquelle on passe de la brutalité de la rencontre à la prise de conscience de son adversaire et à la tentative désespérée de le « lidier », de tendre le bras bien devant en avançant la jambe, puis d’emballer le tout, de guider la charge, de convaincre ! Et de « rémater » la sortie.

Il y a des toros dans ce livre, il y a du toreo, il y a du sang, il y a des tripes, il y a des larmes et il y a le furieux désir de vivre ce que l’on a décidé de vivre — être matador ou baiser Fanchon —, quitte à mourir si l’impossible prend le pas sur l’espoir.

Deck vient d’écrire un très beau livre ; lisez-le.


>>> Olivier DECKAdieu torero, Au diable vauvert, 2013.

Photographie José Calvo, Saint-Sever, 8 mai 2013 © Olivier Deck